Des chercheurs chinois ont démontré qu’un dispositif expérimental équipé de deux membranes semi-perméables permettait de séparer efficacement un mélange d’huile et d’eau, avec des implications potentielles majeures pour le traitement des déchets industriels.
Une méthode simple et abordable
Si différents procédés, impliquant notamment des centrifugeuses, des produits chimiques ou l’utilisation de charges électriques, permettent déjà de réaliser cette opération, ils se révèlent relativement complexes et coûteux. Les membranes ne laissant passer que certaines substances constituent sans doute la méthode la plus simple, mais jusqu’à présent, leur conception se traduisait par une efficacité bien moindre.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Science, Hao-Cheng Yang, de l’université de Zhejiang, et ses collègues ont mis au point une architecture innovante, impliquant une membrane hydrophobe et une membrane hydrophile reliées par un mince canal.
Selon l’équipe, au sein de ce minuscule espace, les gouttelettes d’huile sont plus susceptibles de s’agglomérer, ce qui signifie qu’elles peuvent être évacuées plus efficacement par la membrane hydrophobe. Un phénomène qui augmente la proportion d’eau dans le mélange, créant ainsi une boucle de rétroaction qui favorise la séparation des deux liquides.
Mixtures of oil and water can be efficiently separated by thin channels between semipermeable membranes, paving the way to cheaper and cleaner ways to deal with industrial waste. https://t.co/DBwJcbS56o
— New Scientist (@newscientist) November 7, 2024
Des résultats impressionnants
Les expériences réalisées ont montré que la réduction de largeur du canal (125 à 4 millimètres seulement) permettait d’augmenter les quantités d’huile (passée de 5 à 97 %) et d’eau (19 à 75 %) récupérées. « Lorsque nous rapprochons les membranes, elles s’influencent mutuellement, ce qui permet au processus de se poursuivre », souligne Yang. « La pureté de l’huile et de l’eau récupérées était supérieure à 99,9 %. »
Discutant actuellement avec plusieurs grands groupes industriels, le chercheur et ses collègues estiment ce procédé si simple qu’il pourrait être déployé à grande échelle d’ici quelques années seulement.
En début d’année, une équipe de l’Institut Max Planck avait dévoilé une nouvelle approche permettant de transformer les déchets miniers toxiques en matériau utile.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
Étiquettes: pollution, huile, eau, membrane
Catégories: Technologie, Actualités