Notices à lire, recommandations spéciales, et parfois même effets secondaires, devoir prendre des médicaments est rarement une partie de plaisir. Cependant, il sera bientôt possible de rendre cette expérience moins pénible. L’impression 3D a déjà fait des merveilles, mais couplée au monde médical, elle peut faire encore plus. Des scientifiques ont mis au point des comprimés fabriqués par impression 3D permettant de distribuer exactement la dose nécessaire à un patient. SooCurious vous en dit plus sur cette nouvelle innovation fortement pratique.
L’impression 3D fait déjà énormément dans le monde de la médecine : prothèse, colle « génétique », transplantations, plâtres et même organes, les nouveautés fusent et ne semblent jamais s’arrêter. C’est le cas dans le domaine pharmaceutique. En effet, les prototypes de médicaments en impression 3D commencent à affluer dans les laboratoires. Pour ce faire, les scientifiques récupèrent les données propres aux patients, comme le poids, la taille et les spécificités de la maladie, pour créer des cachets personnalisés.
En quoi les médicaments fabriqués avec une imprimante 3D sont meilleurs que ceux vendus actuellement en pharmacie ? Dans un premier temps, il est important de souligner le fait que chaque patient réagit différemment aux médicaments et au dosage. Le docteur Min Pu utilise la métaphore du magasin de vêtements pour expliquer cela. Pour lui, les plaquettes de médicaments « universelles » sont comme les produits vendus en boutique : un pantalon est fait en 3 tailles bien distinctes afin d’aller à peu près à tout le monde, mais ce n’est jamais parfait. Ce qui est compréhensible cependant, car c’est beaucoup moins cher que du sur-mesure.
L’impression 3D permet donc de concevoir le médicament aux doses parfaitement adaptées au patient. Ainsi, il est plus aisé de suivre l’individu sous prescription, de comprendre comment son organisme réagit au traitement. Cela permet également de diminuer les risques d’effets secondaires qui peuvent être causés par une trop grande ingestion. En effet, cette technique permet de créer des pilules dosées ultra précisément. De plus, la structure d’un comprimé fabriqué par impression 3D fait que les comprimés se dissolvent plus vite dans l’eau, et donc que le principe actif est déployé presque instantanément. Les 5 prochaines années devraient être le théâtre de la mise en place à grande échelle de cette technique.
Un médicament issu de l’impression 3D est déjà en vente aux Etats-Unis depuis août 2015. Il s’agit du Spritam, un traitement contre l’épilepsie, produit par Aprecia Pharmaceuticals. C’est la première fois que la Food and Drug Administration (l’Administration des médicaments et de la nourriture) autorise un produit imprimé en 3D utilisé pour être diffusé à l’intérieur d’un corps humain.
Il est cependant important de souligner quelques faits non négligeables qui peuvent résulter de cette nouvelle innovation. Tout d’abord, il est primordial de protéger ces imprimantes des potentiels hackers. Bien que la commercialisation soit strictement surveillée et vérifiée, un piratage n’est jamais réellement impossible. De plus, il est indispensable de s’interroger sur les responsabilités de chacun. En règle générale, le taux d’erreur dans ce domaine est de 4 à 5 %. Dans le cas d’un manquement, qui est responsable ? La personne qui a conçu l’imprimante ? Les fournisseurs d’ingrédients ? La personne qui a utilisé la machine ou celle qui les vend ? Ces points doivent être traités afin de garantir un suivi total de cette nouvelle innovation.
Cette nouvelle avancée dans le monde de la médecine est incroyablement encourageante pour les années à venir. En plus de prescrire des doses de médicaments parfaitement adaptées aux patients, cela augmente grandement l’efficacité du produit. Si le sujet vous intéresse, découvrez cette opération durant laquelle des chirurgiens ont implanté un crâne entièrement fabriqué par une imprimante 3D. Seriez-vous prêt à faire confiance aux médicaments de ce genre ou préférez-vous les doses universelles ?
Par Lauranne Boivin, le
Source: fastcoexist