Chaque année, la revue médicale indépendante Prescrire dévoile sa liste noire des médicaments à éviter. Dans son compte rendu de l’année 2020, elle a ajouté dix médicaments à sa liste. En tout, celle-ci compte 112 médicaments proscrits, dont 93 commercialisés en France. Selon la revue, la plupart de ces produits seraient plus dangereux qu’utiles.
Dix médicaments ajoutés à la liste noire des produits à éviter
Cette année, le revue Prescrire a ajouté les médicaments suivants à sa liste noire des produits à éviter : Propecia, Nootropyl, Spravato, Elidel, Evenity, Mobic, la canagliflozine, la dapagliflozine, l’empagliflozine et l’ertugliflozine. Il est à noter que le méloxicam (Mobic), un anti-inflammatoire non stéroïdien, a été ajouté à la liste noire suite à un oubli lors de l’établissement de la précédente édition du bilan.
Prescrire précise dans son bilan que certains médicaments figurant sur sa liste noire ne sont pas mortels, mais présentent des effets disproportionnés par rapport aux troubles à traiter. Il s’agit de « médicaments actifs, mais qui, compte tenu de la situation clinique, exposent à des risques disproportionnés par rapport aux bénéfices qu’ils apportent ; de médicaments anciens dont l’utilisation est dépassée, car d’autres médicaments plus récents ont une balance bénéfices-risques plus favorable ; de médicaments récents, dont la balance bénéfices-risques s’avère moins favorable que celle de médicaments plus anciens ; ou de médicaments dont l’efficacité n’est pas prouvée au-delà de celle d’un placebo, et qui exposent à des effets indésirables particulièrement graves. »
Des médicaments dangereux
Dans son cas, le finastéride 1 mg (Propecia), un médicament pour traiter l’alopécie androgénique chez les hommes, exposerait les patients à des effets indésirables disproportionnés par rapport à sa faible efficacité. Utilisés pour traiter le diabète, les gliflozines ont également été ajoutés à la liste des médicaments à écarter. Ceux-ci ont été autorisés dans l’Union européenne depuis une dizaine d’années. Cependant, leur « balance bénéfices-risques défavorable » s’est confirmée au fil des années.
Trois médicaments montrant une certaine efficacité, mais dont les effets indésirables sont disproportionnés ou qui peuvent tout simplement être remplacés par des solutions moins dangereuses ont également été ajoutés à la liste. Le premier est l’eskétamine en solution pour pulvérisation nasale (Spravato), qui est utilisé pour traiter les dépressions dites résistantes. Le second est le pimécrolimus (Elidel), qui est utilisé pour le traitement de l’eczéma atopique. Le dernier est le romosozumab (Evenity), qui est utilisé dans l’ostéoporose postménopausique sévère.
D’après la revue médicale indépendante, son objectif est « d’aider à choisir des soins de qualité, ne pas nuire aux patients et éviter des dommages disproportionnés ».
Par Kanto Andriamanjatoson, le
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