Aller au contenu principal

660 médecins français menacent de démissionner à cause de la situation désastreuse de nos hôpitaux

"L'hôpital public se meurt"

Assurant que l’état ne réagit pas concernant leurs revendications, 660 médecins hospitaliers et responsables d’unités de soins ont annoncé, dans une tribune publiée le 15 décembre dans le Journal du dimanche, vouloir « démissionner si la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, n’ouvre pas de réelles négociations pour desserrer la contrainte imposée à l’hôpital public ».

L’HÔPITAL PUBLIC EN CRISE

Après de nombreuses tensions et un manque cruel de moyens, ce sont désormais 660 médecins qui menacent de démissionner. « Les médecins hospitaliers ont eu beau sonner l’alarme, la rigueur est devenue austérité, puis l’austérité, pénurie », expliquent les membres signataires de la tribune, issus de « toutes spécialités de tous hôpitaux, de toutes régions et membres du collectif Inter-hôpitaux qui appelle à la mobilisation mardi ». Ceux-ci regrettent fortement que « le vrai ministère de la santé soit désormais à Bercy ». Par ailleurs, ces médecins souhaitent « de réelles négociations pour desserrer la contrainte imposée à l’hôpital. Comment forcer le gouvernement à ouvrir un Grenelle de l’hôpital public avec un vrai plan financé répondant aux besoins ? ».

« Las : les mesures gouvernementales se résument pour 2020 à moins de 300 millions supplémentaires, alors que de l’avis général il manque 1,3 milliard d’euros pour répondre à la seule augmentation programmée des charges. Lorsque nous serons 1 000 signataires, nous adresserons une lettre à la ministre pour lui enjoindre d’ouvrir les négociations avec le collectif Inter-hôpitaux ou de la rejoindre », expliquent-ils également.

Cela fait maintenant 9 mois que l’hôpital public est en crise. Les médecins avaient d’ailleurs organisé une « grève du codage » dans certains établissement afin de mettre un terme à « la facturation des séjours hospitaliers à la Sécurité sociale ».

‎― John Gomez / Shutterstock.com

L’ÉTAT : INCAPABLE « D’OBTENIR UNE PAIX SOCIALE »

« Ils sont capables d’essayer de négocier une paix entre l’Ukraine et la Russie, mais ils ne sont pas capables d’obtenir une paix sociale en France », s’indigne Patrick Pelloux, praticien hospitalier en médecine d’urgence à Paris.

Le patricien appelle également à un Grenelle sur l’hôpital public. « On se mettrait autour de la table, avec comme objectif un diagnostic sur la crise de l’hôpital et sur les moyens à y mettre, ce serait intéressant. Mais la ministre de la Santé ne veut pas négocier », s’inquiète-t-il également.

UN NOUVEL APPEL A LA MANIFESTATION

En France, le 14 novembre, des milliers d’hospitaliers avaient manifesté dans les rues, dont 10 000 à Paris, d’après les organisateurs de la manifestation, et 7 500, selon un rapport de police. Ils souhaitaient dénoncer leur conditions de travail désastreuses et exigeaient « un plan d’urgence ». Par ailleurs, plus d’un médecin hospitalier sur quatre et plus d’un membre du personnel paramédical sur dix étaient en grève, à l’appel d’Inter-hôpitaux et d’Inter-urgences, aux côtés de praticiens et des syndicats CGT, FO, CFDT, CFTC, CFE-CGC, SUD et UNSA. La semaine suivant ces manifestations, le gouvernement proposait son nouveau plan pour redonner de l’ « attractivité à l’hôpital ». En effet, il annonçait une rallonge budgétaire de 1,5 milliard d’euros ou encore des primes pour le personnel médical. Tout cela n’a pourtant pas apaisé les tensions.

Par ailleurs, les annonces faites par Agnès Buzyn, aux mois de juin et de septembre 2019, qui assurait vouloir consacrer 750 millions d’euros sur trois ans aux hôpitaux, n’a pas empêché la grève de se poursuivre. Une grève qui sévissait déjà dans 268 services au 1er décembre.

Leurs revendications sont les mêmes depuis le début des manifestations et les contestataires sont plus en plus nombreux. En effet, ils souhaitent que le budget accordé à la santé soit doublé, que leur salaire soit revalorisé, que des recrutements soient immédiatement organisés ou encore que l’Etat investisse dans des lits supplémentaires, les places étant limitées dans les hôpitaux français. Face à cela, le syndicat des internes (ISNI) a appelé à une grève illimitée le 10 décembre afin de dénoncer la « dégradation des soins et de réclamer de meilleures conditions de formation et de rémunération ». Il appelle également à une manifestation nationale dans la capitale le 20 janvier prochain.

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  • Macron a donné cette année à l’Afrique plus de 10 fois la somme qui manque aux hopitaux pour pouvoir fonctionner correctement. Sans parler du cout des guerres. Sans commentaire!