Vénus pourrait bien prendre l’avantage sur Mars dans la course à la colonisation spatiale. Grâce à des formations volcaniques souterraines récemment identifiées, cette planète longtemps négligée attire désormais l’attention des scientifiques. En effet, les tubes de lave géants observés sur sa surface pourraient offrir des abris naturels inestimables contre l’environnement extrême de Vénus.

Des tubes de lave géants identifiés dans les profondeurs vénusiennes
Vénus est souvent surnommée la sœur jumelle de la Terre, en raison de sa taille et de sa masse comparables. Toutefois, son atmosphère étouffante et son volcanisme actif en font un monde radicalement différent.
Grâce aux données radar de la sonde Magellan (1990-1994), les planétologues ont constaté une surface jeune et très volcanique, ponctuée de coulées, caldeiras et dômes. Or, récemment, une équipe de l’université de Padoue, menée par Barbara De Toffoli, a révélé des structures en forme de tubes de lave, similaires à celles observées sur la Terre ou Mars.
Ces tubes, longtemps soupçonnés, semblent désormais avérés. Ils pourraient représenter certaines des plus vastes cavités souterraines du Système solaire. Ainsi, une nouvelle perspective s’ouvre : celle d’une Vénus habitable, à sa manière, dans ses sous-sols.
Un volcanisme actif et une croûte qui cache peut-être des surprises
Le faible taux de cratérisation à la surface de Vénus indique une activité géologique relativement récente. Par conséquent, il est probable que certaines éruptions se soient produites il y a seulement quelques millions d’années, voire moins. Cette hypothèse est renforcée par les alignements de volcans aux cratères dépassant 100 kilomètres de diamètre.
Depuis les années 1960, Vénus a été explorée par plusieurs missions, notamment les sondes soviétiques Venera. Venera 13, en particulier, nous a offert les premières images du sol vénusien, confirmant sa nature volcanique.
Aujourd’hui, les chercheurs misent sur les futures missions, comme la sonde européenne EnVision, dont le radar Subsurface Radar Sounder (SRS) devrait détecter des structures jusqu’à plusieurs centaines de mètres de profondeur.
Des abris naturels contre les rayons cosmiques et la chaleur extrême
Pourquoi ces tubes de lave sont-ils si importants ? Tout simplement parce qu’ils pourraient fournir des refuges souterrains aux futures bases humaines.
Sur Mars, ces formations sont déjà étudiées pour cette raison. En effet, elles offrent une protection naturelle contre les radiations cosmiques, les variations de température extrêmes et les impacts de micrométéorites.
À ce titre, Vénus pourrait offrir des avantages similaires. Certes, sa surface reste hostile, avec des températures de plus de 460 °C et une pression 92 fois supérieure à celle de la Terre. Mais si des modules pouvaient être placés dans des cavernes profondes, la colonisation de Vénus pourrait devenir une option plus réaliste qu’on ne l’imaginait jusque-là.
Mars ne serait plus seule en lice pour accueillir l’humanité
Alors que Mars reste l’objectif emblématique de nombreuses agences spatiales, Vénus refait surface dans les discussions. Grâce à ses tubes de lave et à une possible activité géologique actuelle, elle pourrait offrir une alternative crédible, du moins pour des stations temporaires ou scientifiques.
Le débat reste ouvert, mais les prochaines missions, EnVision (ESA), Veritas et DAVINCI (NASA), pourraient bien bouleverser notre vision de la planète. Et peut-être, dans quelques décennies, verrons-nous les premières bases vénusiennes creusées non pas à la surface, mais au cœur des ténèbres volcaniques de Vénus.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Mr Rafiidarimanana, je ne doute pas que des scientifiques s’intéressent à Vénus, comme d’autres aux lunes de Saturne et Jupiter. Vénus a l’avantage d’une certaine proximité, mais demeure la tranche tempétueuse et invivable d’atmosphère qui entoure Vénus? Le moyen de la traverser? Les blindages soviétiques ont montré leurs limites, et il faudra avénusir directement dans un trou, sous peine de cuire au débarquement!
Je ne serais pas aussi optimiste que vous sur l’option Vénus, ou des villes-nuages flottant au dessus de cette atmosphère me semblent plus réalistes, pour peu qu’on ait une technologie sans faille et sans panne!