C’est une première. En effet, une lueur de couleur verte a été observée pour la toute première fois sur Mars. Sa présence sur la planète rouge, qui était supposée depuis plusieurs années, est désormais bel et bien confirmée. Un halo d’oxygène vert qui est d’ailleurs similaire aux aurores boréales et australes.
Une découverte primordiale
Il s’agit d’une découverte particulièrement importante. Une lueur de couleur verte a été détectée dans l’atmosphère de la planète Mars à 80 et 120 km d’altitude par un instrument belge du nom de NOMAD, comme l’a rapporté le lundi 15 juin dernier l’Institut royal d’aéronomie spatiale de Belgique (IASB). Cet instrument se trouve à bord du satellite ExoMars Trace Gas Orbiter (TGO) de l’Agence spatiale européenne (ESA).
C’est la toute première fois qu’une telle émission de lumière est observée dans une autre atmosphère que celle de la Terre. Il s’agit du résultat de l’interaction entre le rayonnement du Soleil et le dioxyde de carbone, constituant principal de l’atmosphère de la planète rouge. Si cette lueur a été observée pour la première fois, son existence sur Mars était supposée par les scientifiques depuis une quarantaine d’années. « Cela faisait près de 40 ans que nous avions prédit son existence sur Mars. Grâce à TGO, nous avons pu enfin confirmer cette hypothèse », a notamment rapporté Jean-Claude Gérard, planétologue à l’université de Liège et auteur principal de cette étude publiée dans Nature Astronomy, à Sciences et Avenir.
Sur la planète Terre, ce phénomène est similaire aux aurores boréales. Il est d’ailleurs parfois immortalisé par les astronautes se trouvant à bord de la Station spatiale internationale (ISS). Dans le cadre de cette nouvelle découverte, aucune photographie n’a été révélée, cette lueur ayant été détectée à l’aide d’un spectromètre et non avec une caméra.
Un phénomène difficilement observable
Comme l’a également précisé Jean-Claude Gérard, parvenir à ce résultat ne fut pas simple : cette lueur n’est effectivement pas observable facilement, sa faible luminosité la rendant invisible sur d’autres planètes en raison d’un fort ensoleillement. “Le contraste est tellement élevé entre l’illumination solaire et cette lueur qu’il est impossible de la voir sans l’observer dans la ‘tranche’, depuis un vaisseau spatial, avec des outils permettant d’isoler sa radiation dans les bandes spectrales.” Ainsi, si les experts ont pu les immortaliser sur Terre, c’est parce que ces clichés ont été pris de nuit depuis l’ISS.
La captation de cette lueur verte présente une autre difficulté : « Elle sortait du cadre opérationnel de la mission », explique Jean-Claude Gérard. Elle nécessitait de réorienter la sonde de 90 degrés par rapport à son mode normal de fonctionnement. Ainsi, pour obtenir ces résultats, les scientifiques ont fait en sorte d’avoir la même perspective sur Mars que sur Terre. “Nous avons réussi à convaincre de l’intérêt scientifique de cette manœuvre, mais nous n’avons eu droit qu’à quatre orbites par mois dans cette configuration.”
Une découverte particulièrement importante pour les missions à venir
“C’est une très belle découverte. Dans notre milieu, elle aura du retentissement. Certains ont déjà cherché sur Vénus, et n’ont jamais trouvé”, a fièrement rapporté à la RTBF Ann Carine Vandaele, chercheuse principale du projet NOMAD. Cette découverte va effectivement permettre d’en savoir davantage sur les propriétés de l’atmosphère de Mars.
“Cela sera particulièrement important pour les missions à venir”, a également commenté Håkan Svedhem, scientifique participant au projet ExoMars Trace Gas Orbiter, surtout pour “la mission ExoMars 2022, qui consistera à envoyer un robot mobile et une plate-forme de surface pour explorer la surface de la planète rouge”, a ajouté le chercheur, cité dans un communiqué de l’ESA. Cette mission aurait dû décoller cet été 2020 mais a été repoussée de deux ans, en raison de problèmes techniques et de retards dans la préparation.
Ne pas oublier les petits hommes verts