Découvert dans la région d’Utopia Planitia, une région tempérée de Mars, ce lac gelé pourrait être bien utile aux futurs astronautes qui se poseront sur la planète rouge…
Mars Odyssey, une sonde de la NASA, avait déjà inspecté ce lac, situé dans un ancien cratère, mais ses investigations avaient amené à conclure que le lac était sec. Grâce à son radar plus performant, elle a permis de mieux percer les secrets du sol martien et de révéler que ce lac de plus de 3 000 km de large, plus vaste que l’État du Nouveau Mexique, est en réalité constitué d’une couverture de glace de 80 à 170 m d’épaisseur.
Cassie Stuurman, auteur principal d’un article résumant les découvertes dans le journal Geophysical Research, explique que les fissures polygonales et les dépressions dans le paysage de la région attiraient déjà l’attention des chercheurs depuis plusieurs décennies : « On se disait : on dirait qu’il y a de la glace ici ! Mais ce qu’on ignorait, c’était la quantité. » Sur Terre, de telles formes en surface révèlent la présence de glace en profondeur. Comme dans l’archipel arctique canadien, la terre se fissure sous l’effet des mouvements de la glace sous-jacente, qui prend ou perd du volume en fonction des variations de température. Quant aux dépressions, elles sont dues à l’enfoncement de la terre dans les espaces laissés vacants par la glace fondue.
Avec 50 % d’eau gelée, la glace de ce lac est relativement pure. Selon les chercheurs, le reste serait composé de poussière, de roches et d’espaces creux. Ainsi, le lac contiendrait plus d’eau que le Lac Supérieur, situé à la frontière entre le Canada et les Etats-Unis, qui représente la plus grande réserve d’eau douce du monde.
Selon Cassie Stuurman, la glace se serait formée par accumulation de chutes de neige au cours de l’une des périodes glaciaires de Mars. Si cette eau ne semble jamais avoir été à l’état liquide à cause de la couche qui la recouvre, elle pourrait bien être utile aux futurs astronautes qui se poseront sur la surface martienne. Contrairement aux pôles eux aussi recouverts de glace, Utopia Planitia est en effet une région tempérée de la planète. Une fois ramenée à la surface, l’eau ne pourrait se maintenir sous forme de glace et s’évaporerait, assurant un apport en eau liquide gigantesque, qui pourrait également permettre la création de l’oxygène et de l’hydrogène servant de carburant aux fusées.
Par Séranne Piazzi, le
Source: New York Times
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