Ce lundi 18 mai, Angela Merkel et Emmanuel Macron ont proposé un plan de relance particulièrement audacieux de 500 milliards d’euros en Europe en raison de l’impact économique de la crise actuelle liée à la pandémie de coronavirus. Une crise qui a plongé le continent européen dans une récession d’une ampleur historique.
“La création d’un fonds de relance de 500 milliards d’euros”
Angela Merkel et Emmanuel Macron “ont tissé lundi les contours de leur vision commune de l’Europe qui se relève de la crise sanitaire, via la création d’un fonds de relance de 500 milliards d’euros sous forme d’une réelle solidarité envers les pays les plus touchés par la crise sanitaire”, a rapporté le quotidien belge Le Soir. Paris et Berlin ont effectivement proposé ce lundi 18 mai la création de ce fonds de relance ambitieux en raison de la crise historique provoquée par le coronavirus. Une décision inédite de mutualisation de la dette européenne.
Par ailleurs, Macron et Merkel souhaitent que ce “soutien soit financé par des emprunts de la Commission sur les marchés au nom de l’UE. L’argent sera ensuite reversé en dépenses budgétaires aux pays européens et aux secteurs et régions les plus touchés.” Le président français a également ajouté qu’il ne s’agira pas de “prêts mais de dotations directes aux pays les plus touchés”.
En outre, ce plan de relance s’ajouterait au programme d’urgence déjà annoncé par les ministres des Finances de la zone euro. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, a également ajouté ce lundi que la France pourra “recourir au plan de relance européen pour rénover l’hôpital et soutenir les secteurs frappés par la crise. Quand nous aurons besoin, par exemple, de rénover notre hôpital, nous pourrons nous appuyer sur un financement de la Commission européenne.” Un plan de relance qui pourrait aussi concerner le tourisme, l’automobile ou l’aéronautique.
“La fin de la léthargie du couple franco-allemand”
Selon le quotidien Le Soir, “cette concession marque la fin de la léthargie du couple franco-allemand et de certains tabous”. Cette décision est d’ailleurs une avancée inédite vers une mutualisation de la dette européenne, à laquelle Berlin et d’autres pays nord-européens ont longtemps été opposés.
“Cette initiative audacieuse de la part de la France et de l’Allemagne est une tentative de sortir de l’impasse la Commission européenne et sa présidente, Ursula von der Leyen, qui ont eu du mal jusqu’ici à trouver un plan de relance européen capable de faire consensus. Si les autres pays membres acceptent le plan franco-allemand, cela marquera une étape majeure vers une Europe plus unifiée et ce sera le signe que la pandémie peut avoir pour effet de resserrer le bloc plutôt que de le faire éclater”, a rapporté Steven Erlanger, correspondant du New York Times à Bruxelles.
“Sans crise, il n’y aurait pas de mouvement”
“Sans crise, il n’y aurait pas de mouvement – une catastrophe était nécessaire pour montrer à l’UE que son existence risquait de prendre fin. Pour Berlin et Paris : assez de marchandage, il faut agir. La formation de camps au nord et au sud[…] paralysait l’Europe. Emmanuel Macron et Angela Merkel ne pouvaient plus continuer à se cacher derrière Rome ou La Haye. Paris et Berlin ont changé la situation : leur puissante alliance au milieu de l’UE met désormais les autres membres sous pression”, a expliqué Stefan Kornelius, journaliste de la Süddeutsche Zeitung.
“Si l’accord franco-allemand marque une percée majeure, il doit encore être approuvé par la totalité des membres de l’UE, un processus qui promet d’être tortueux. Certains pays comme l’Autriche, les Pays-Bas et la Finlande, qui partagent avec l’Allemagne une tradition de parcimonie, risquent fort de s’opposer au plan”, a également rapporté Politico.
Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, a également salué ce plan de relance. “Les propositions franco-allemandes sont ambitieuses, ciblées et bienvenues. Cela témoigne de l’esprit de solidarité et de responsabilité évoqués récemment par la chancelière allemande. Il ne peut y avoir de renforcement de la solidarité financière sans une plus grande coordination de décisions au niveau européen”, a-t-elle notamment expliqué.
Par Cécile Breton, le
Source: Sud ouest
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