Après avoir perdu 500 de leurs bêtes, les éleveurs de moutons norvégiens ont poussé le gouvernement à procéder à un programme de régulation d’espèces, procédant à un abattage massif du loup. Alors qu’il s’apprêtait à commettre l’irréparable, le ministère norvégien est revenu sur sa décision.
L’abattage massif de loups en Norvège n’aura donc pas lieu. Après que les comités locaux avaient autorisé, fin septembre 2016, la chasse aux 47 loups sur les 65-68 présents sur le territoire, le ministre norvégien de l’Environnement a reconnu l’illégalité de la démarche, estimant que l’abattage de quatre meutes violerait la loi norvégienne et la Convention de Berne relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe.
« Les loups de ces quatre meutes ne représentent pas une nuisance potentielle suffisante à l’égard des moutons et des rennes domestiques », a déclaré le ministre Vidar Helgesen, selon l’AFP. Rappelons tout de même que cette espèce menacée d’extinction est protégée depuis 1973.
Si une telle démarche a été suggérée, c’est parce que le quota national a été dépassé. Dans une tentative de compromis entre partisans et opposants aux loups, les autorités norvégiennes avaient limité à trois le nombre de portées chaque année sur le territoire norvégien, dans une zone strictement définie. L’objectif étant de limiter entre quatre et six le nombre de portées annuelles, dont au moins trois doivent être purement norvégiennes. « La population de loups norvégienne est petite et fragile, mais s’était légèrement renforcée ces dernières années. Si plus de la moitié des loups est abattue, le gouvernement met brutalement fin à l’espoir d’une population viable », a déclaré Rasmus Hansson, député du parti écologiste.
Ainsi, 15 animaux seront malgré tout abattus, soit trois fois moins que prévu, afin de ne pas perturber l’évolution démographique de cette espèce. Si les nombreuses portées du pays accroissent la diversité génétique de la population, des exécutions trop nombreuses auraient ainsi pu causer des problèmes de consanguinité, si le nombre de reproducteurs avait été réduit. Même si aujourd’hui, la Norvège abrite une population de loups supérieure aux objectifs officiels, la protection de cette espèce est bancale, et sa pérennité menacée.
Par Tom Savigny, le
Source: Sciences et Avenir
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