À Londres, l’artiste Michael Pinsky vous fait prendre un grand bol d’air pollué dans sa nouvelle installation. Une manière décalée de sensibiliser le public à la pollution des grandes villes.
UNE EXPÉRIENCE IMMERSIVE
Londres et sa pollution urbaine, 9 400 personnes y meurent prématurément tous les ans à cause des gaz toxiques et les enfants qui y naissent perdent automatiquement entre un et deux ans d’espérance de vie. Mais inutile de jeter la pierre à la capitale britannique, ce sont toutes les grandes villes du monde qui sont touchées par ce fléau.
Du 18 au 24 avril prochain, l’artiste Michael Pinsky exposera une drôle d’installation à la Somerset House en plein coeur de Londres. Cinq dômes viendront fleurir le parvis du bâtiment et permettront de prendre la température de cinq villes plus ou moins polluées du monde. Au menu, de l’air vicié de Londres, Sao Paulo, Beijing, New Delhi et Tautra (petit ville reculée du fin fond de la Norvège). Le visiteur sera immergé dans l’oeuvre, Pollution Pods, littéralement capsules de pollution, et pourra expérimenter les différents types et niveaux de pollution des lieux. L’installation sera inaugurée le 18 avril pour la journée de la Terre.
Pour recréer les différentes atmosphères des villes et reproduire leurs particularités – air chaud, sec ou humide – l’artiste a fait appel à des experts de la question. Il a collaboré aussi bien avec des experts en chimie du groupe Airlabs, entreprise qui crée des solutions innovantes pour améliorer la qualité de l’air, qu’avec l’experte olfactive Lizzie Ostrom de Odette Toilette pour trouver un fabricant d’odeur de diesel brûlé. I scent, une entreprise spécialisée dans la création d’odeurs, a également participé au projet pour réaliser des odeurs de bois brûlé, de charbon, de plastique ou d’herbe. Rassurez-vous, aucun gaz toxique n’a été utilisé.
L’ART AU SERVICE DE LA LUTTE CONTRE LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE
Le projet a été mené en collaboration avec une étude scientifique pour voir si l’art pouvait avoir une incidence sur les attitudes des gens concernant le réchauffement climatique.
Pollution Pods a ainsi été commandée par l’université norvégienne de Sciences et Technologie dans le cadre de Climart, une étude créée par des psychologues pour comprendre comment l’émotion induite par l’art visuel pouvait aider le spectateur à mieux intégrer les informations scientifiques et à améliorer son implication personnelle.
Le projet permettra vraiment aux visiteurs de s’immerger dans les ambiances olfactives des villes et de mieux se rendre compte de ce que les habitants de chacune d’entre elles vivent au quotidien. De l’air irrespirable de New Delhi à l’air incroyablement pur de Tautra, le dispositif est, selon Christian A. Klöckner, psychologue et initiateur de la recherche, un moyen de prouver que l’art, par l’émotion qu’il procure, peut faire prendre conscience des choses et faire évoluer les mentalités.
Michael Pinsky n’en est pas à son coup d’essai puisqu’en 2015, dans le cadre de la COP21, il avait installé des caddies et d’autres objets à la surface du canal de l’Ourcq (Paris) pour faire prendre conscience au public du grave problème de pollution des eaux et de mauvaise gestion des déchets.
In Paris, Art Confronts 2 Crises, New York Timeshttps://t.co/nChGDzvIMQ pic.twitter.com/LnwCPvp2IZ
— Michael Pinsky (@PinskyMichael) 9 décembre 2015
Par Léa Philippe, le
Source: Konbini
Étiquettes: michael-pinsky, new-dehli, odette-toilette, artiste, somerset-house, air, pollution, installation, londres, bulles, climart
Catégories: Écologie, Actualités