Mise à la porte pour congé abusif, une hôtesse de l’air a été priée de fournir des copies de son profil Facebook pour prouver son innocence. Quand la justice se sert des réseaux sociaux comme pièces à convictions : explications.
Comme expliqué par The Independent, l’hôtesse de l’air Gina Kensington, qui travaillait pour la compagnie aérienne Air New Zealand, avait demandé un congé de 2 jours à son employeur pour s’occuper de sa soeur. Raison familiale oblige, les dirigeants de la compagnie aérienne ont accédé favorablement à sa requête. Cependant, à son retour elle a été cordialement priée de quitter ses fonctions, la partie adverse arguant qu’elle avait abusé du congé.
Trouvant ce motif de licenciement peu valable, Gina Kensington a porté l’affaire devant l’Employement Relation Authority (ERA), l’équivalent de notre tribunal des Prudhommes, ce à quoi son employeur a réagi en demandant à son employée de fournir des copies de son profil Facebook, ainsi qu’un détail de ses activités bancaires comme preuve de son innocence. L’ERA a validé cette requête et les deux parties sont aujourd’hui dans l’attente d’une décision de justice, Gina Kensington n’ayant toujours pas accepté de fournir les documents demandés.
Ce licenciement, impliquant le géant du réseau social américain, renvoie à une autre affaire concernant, elle aussi, un employé néo-zélandais. Bruce Taiapa a été licencié après avoir publié des photos de lui à un carnaval sur sa page Facebook durant son arrêt maladie. La morale de cette histoire est que tout se sait et qu’il est recommandé d’éviter d’étaler sa vie privée sur les réseaux sociaux lorsqu’on profite du système. On vous aura prévenu !
Les néo-zélandais vont désormais réfléchir à deux fois avant de poster des informations concernant leurs vies privées sur Facebook.
Facebook est donc de plus en plus présent dans votre vie professionnelle et son évolution allant jusqu’à servir de pièce à conviction dans des procès. Un procédé de justification étonnant qui a joué un rôle préventif chez les rédacteurs désireux de partir aux Seychelles pendant leurs congés maladie… Trouvez-vous normal que la justice puisse avoir recours vos informations personnelles pour prouver votre innocence ou votre culpabilité ?
Par Romain Pernet, le
Source: Pro Clubic