Deux nouvelles études mettent en évidence un risque potentiel de complications cardiaques à long terme pour les patients s’étant remis du Covid-19. Le virus peut en effet affecter directement le muscle cardiaque avec une inflammation continue détectable des mois après la guérison, même chez les patients souffrant initialement d’une forme légère de la maladie.
Des signes d’inflammation myocardique chez 60 % des sujets
Alors que l’attention s’est dans un premier temps concentrée sur le nombre de décès causés par le Covid-19, six mois après le début de la pandémie, les chercheurs commencent à observer des signes de problèmes de santé chroniques chez les patients remis de la maladie. Ce qui leur offre un aperçu des conséquences sanitaires persistantes potentielles de ce nouveau virus, comme le montrent ces deux études récemment parues dans la revue JAMA Cardiology explorant l’impact du Covid-19 sur le système cardiovasculaire, quelques semaines seulement après qu’il a été révélé qu’il pouvait provoquer de graves séquelles neurologiques.
En mars dernier, il est rapidement apparu que les patients atteints par le Covid-19 et souffrant d’une maladie cardiovasculaire sous-jacente étaient plus susceptibles de développer des complications mortelles. Cependant, les chercheurs ignoraient si le virus endommageait directement les cellules myocardiques, ou s’il entrainait des dommages cardiovasculaires à plus long terme, après la guérison.
La première étude portait sur 100 patients remis du Covid-19 (dont l’âge médian était de 49 ans), en moyenne 71 jours après le diagnostic initial. En utilisant l’imagerie par résonance magnétique cardiaque (IRM), les scientifiques ont détecté des anomalies cardiovasculaires chez 78 % d’entre eux, tandis que des signes d’inflammation myocardique ont été détectés chez 60 % des sujets. Ces résultats inhabituels ont ensuite été comparés à un groupe de contrôle en bonne santé.
Il s’est par ailleurs avéré que seuls 33 % des sujets de la cohorte étudiée avaient dû être hospitalisés après avoir contracté le Covid-19. Ce qui suggère qu’un certain degré de dommage cardiovasculaire semble résulter de la maladie elle-même, indépendamment de la gravité de l’infection ou de la présence de toute condition préexistante.
Des niveaux significatifs de charge virale détectés dans les tissus cardiaques
« Nos travaux ont montré que les sujets présentant une relative rareté d’affections cardiovasculaires préexistantes et dont la convalescence s’est principalement faite à domicile présentaient des atteintes inflammatoires cardiaques fréquentes, similaires à celles du sous-groupe de patients ayant été hospitalisés en termes de gravité et d’étendue », soulignent notamment les auteurs de l’étude.
Si les chercheurs n’excluent pas que les problèmes mis en évidence par les IRM soient antérieurs à l’infection, ils estiment qu’il est également probable que l’infection virale ait amplifié tout dommage cardiovasculaire préexistant. À l’heure actuelle, il est impossible de savoir si ces dommages cardiovasculaires post-Covid-19 seront permanents ou s’ils auront des conséquences à long terme sur la santé.
Dans le cadre de la seconde étude, les chercheurs ont examiné les tissus cardiaques prélevés lors des autopsies de 39 patients atteints de Covid-19. L’âge moyen de ces derniers était de 85 ans, tandis que la pneumonie constituait la cause de décès la plus fréquemment citée. Et il s’est avéré que des traces du SARS-CoV-2, le virus provoquant le Covid-19, étaient présentes dans les tissus cardiaques de plus de 60 % des sujets. Avec notamment seize des patients présentant des niveaux cliniquement significatifs de charge virale dans leurs tissus cardiaques au moment du décès.
Une fois encore, à ce stade, la présence du virus dans les tissus cardiaques ne démontre pas que la maladie puisse entraîner des effets négatifs à long terme pour le système cardiovasculaire. Mais ces deux études combinées suggèrent que le coronavirus a un effet évident sur celui-ci à court/moyen terme.
« Il est probable que nous ayons une population de personnes survivant au Covid-19 mais souffrant par la suite de problèmes cardiaques chroniques »
« Il est aujourd’hui établi que le virus peut s’attaquer directement aux cellules du muscle cardiaque, et que la tempête de cytokines qu’il déclenche dans l’organisme n’endommage pas seulement les poumons, mais également le système cardiovasculaire », commente John Swartzberg, expert en maladies infectieuses de l’université de Berkeley. « Bien que nous ne sachions pas encore quels en seront les effets à long terme, il est probable que nous ayons une population de personnes survivant au Covid-19 mais souffrant par la suite de problèmes cardiaques chroniques. »
Dans un commentaire accompagnant la publication de ces nouvelles recherches, Clyde Yancy et Gregg Fonarow, rédacteurs en chef de la section cardiologie de la revue JAMA, appellent à la poursuite urgente des recherches pour mieux comprendre les complications cardiovasculaires associées au Covid-19, afin de disposer des moyens adéquats pour prendre en charge cette possible nouvelle facette de la pandémie.
« Nous ne souhaitons pas générer d’anxiété supplémentaire mais plutôt inciter d’autres chercheurs à examiner attentivement les données existantes et à recueillir de nouvelles données prospectives au sein d’autres populations afin de confirmer ou d’infirmer ces résultats », écrivent-ils.
« Si ce taux de risque élevé est confirmé, le fondement pathologique d’un dysfonctionnement progressif du ventricule gauche validé, et surtout si l’évaluation longitudinale révèle une nouvelle défaillance cardiaque dans la phase de rétablissement post-Covid-19, alors la crise sanitaire ne s’atténuera pas mais se déplacera plutôt vers des cas récurrents d’insuffisance cardiaque et d’autres complications cardiovasculaires chroniques. »
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
Étiquettes: complication, coeur, cardiaque, muscle, cardiovasculaire, insuffisance cardiaque, coronavirus, covid-19, séquelle, dommage
Catégories: Santé, Actualités
D’où l’intérêt de faire baisser la charge virale dès le DÉBUT de l’infection … c’est-à-dire TOUT LE CONTRAIRE de ce que l’on a préconisé avec les « faiblement atteints » : rappelez-vous du conseil : « restez chez vous et prenez du doliprane » !!!
In Vitro ( en labo !) il est prouvé que l’hydroxychloroquine a une action virucide, de même que certains antibiotiques ( action bactéricide ET virucide !)
On est pas certain de l’action virucide de la molécule « in vivo » …. mais l’avantage de l’hydroxychloroquine réside dans le fait que cette molécule est parfaitement connue et quasi sans effet secondaire puisque prescrite comme antipaludéen depuis plus de 50 ans … et même à titre préventif (pour des gens qui n’aurait jamais contracté le paludisme ! )
Faire baisser la « charge virale » … c’est certainement diminuer les séquelles secondaires évoquées dans l’article …. MAIS AUSSI …. diminuer les risques de contagion du virus !
Sans oublier, que « rassurer le patient », lui remonter le moral est aussi primordial … l’effet placebo est connu depuis longtemps !
La médecine est un art au carrefour de plusieurs sciences (Bergson) …. les chercheurs, les firmes pharmaceutiques l’ont complètement oublié ?
La responsabilité des « élites » est et sera écrasante …. ah! on me signale dans mon oreillette qu’ils se sont (déjà) auto amnistiés !
Ca marche pas la chloroquine pourquoi insister ?