Des chercheurs suisses mettent au point un capteur qui permettrait aux éleveurs de savoir précisément lorsque leurs vaches sont en chaleur. Derrière cette idée qui peut sembler étrange se cache un véritable enjeu économique.
Décidément, les animaux vont bientôt disposer de leurs propres téléphones. Après les moutons qui prévenaient les bergers lorsque les loups rôdaient dans les parages, c’est maintenant les vaches qui vont pouvoir textoter avec leurs éleveurs. « Envoi Chaleur au 6 38 38, des milliers de vaches t’attendent ». C’est un peu le genre de SMS qu’on peut imaginer voir apparaître sur les portables des éleveurs suisses qui testent actuellement ce procédé. Grâce à un capteur placé dans le vagin des vaches et relié à leur cou, les signes de chaleur, qui se traduisent par des variations de température dans le corps de la vache et une forte agitation, sont analysés. Un algorithme se charge de savoir si le résultat est plus élevé que la moyenne et si besoin, d’envoyer un chaleureux SMS au berger.
Ce dispositif mis au point par des professeurs d’un collège technique de Berne répond à l’état de stress que ressentent les vaches suissesses. Soumises à des impératifs de production de lait élevés et à une nutrition quelque peu modifiée par toutes les protéines et vitamines censées améliorer son rendement, la bête exprime de moins en moins son désir ardent de reproduction. Un sérieux problème pour les éleveurs qui ont du mal à reconnaître le bon moment pour une insémination artificielle et voient les factures s’alourdir lorsque le procédé échoue. Le capteur devrait coûter environ 1 000 euros l’unité. Le prix à payer pour qu’on puisse enfin dire que l’amour est dans le pré.
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Par Martin Rousseau, le