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La véritable histoire de Katherine Ferrers, la « reine des voleuses » qui n’en était pas une

La réalité ne dépasse pas toujours la fiction

Katherine Ferrers
— © Wikimedia Commons

Selon la légende, l’aristocrate Katherine Ferrers se serait livrée au brigandage dans l’Angleterre du XVIIe siècle pour éviter la ruine, mais il s’agissait d’une méprise.

Une aristocrate britannique légendaire

Née dans le village de Bayford, Katherine était la fille de Knighton Ferrers et Catherine Walters, s’étant vus accorder de vastes domaines dans le comté du Hertfordshire par Henri VIII et Édouard VI. Suite au décès de tous les membres de la lignée masculine de sa famille, elle est désignée comme unique héritière des terres familiales, peu de temps avant que sa mère ne se remarie avec Sir Simon Fanshawe, un royaliste convaincu ayant soutenu le roi Charles Ier durant la guerre civile anglaise.

En 1643, les domaines des royalistes sont confiés à des commissaires locaux, dont celui de la famille Fanshawe, qui fait pression pour que Katherine épouse Thomas Fanshawe, le neveu de Sir Simon, afin de prendre le contrôle des biens de la famille Ferrers.

Katherine meurt en 1660 à l’âge de 26 ans et est enterrée à l’église St Mary de Ware. Avec elle s’éteint la lignée des Ferrers, et le reste de ses biens sont vendus par Thomas, décrit comme « un homme plein d’esprit mais fripon, sans un sou en poche », pour régler ses propres dettes.

Ferrers Lane, où Katherine aurait été mortellement touchée — © Lefis / Wikimedia Commons

Selon la légende, pour redresser sa fortune dilapidée par son mari, Katherine se serait livrée à des actes de brigandage, des incendies criminels et des meurtres, ce qui lui a valu le surnom de « Wicked Lady » (la dame malfaisante). Dans ce récit alternatif, l’aristocrate anglaise est atteinte d’une balle sur Nomansland Common, en bordure de Wheathampstead, et succombe à ses blessures alors qu’elle regagne à cheval son repaire de Markyate Cell.

Méprise

Ces exploits ne sont que des spéculations, l’historien J. E. Cussens notant qu’aucun document contemporain n’attribue de telles activités à Katherine et que les termes « Wicked Lady » ne lui ont été associés que longtemps après sa mort. En outre, celle-ci n’est pas évoquée dans l’ouvrage référence d’Alexander Smith Complete History of the Lives of the Most Notorious Highwaymen (Histoire complète de la vie des bandits de grand chemin les plus célèbres), publié en 1714.

Il est probable qu’elle ait été confondue avec Laurence Shirley, ou Lord Ferrers, qui fut le dernier pair anglais à être pendu en 1760 à la suite de sa condamnation pour le meurtre de son intendant. Une hypothèse appuyée par le fait qu’aucune mention de Katherine ou de sa carrière supposée de voleuse de grand chemin n’apparaisse dans des ouvrages antérieurs à l’exécution de Shirley.

Au XXe siècle, la légende de Katherine a été perpétuée par la série de romans The Highway Trilogy et l’ouvrage The Life and Death of the Wicked Lady Skelton, ayant fait l’objet d’une adaptation cinématographique en 1945.

Par Yann Contegat, le

Source: Heritage Daily

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