Si les start-up ne courent pas les rues en Polynésie Française, le Digital Festival Tahiti 2017 risque de changer la donne. Parmi les nouveaux arrivants du numérique, LeadBees, une plateforme dédiée à la gestion des ruches d’abeilles à distance. Un projet ambitieux mais prometteur, tant on sait l’importance de nos pollinisateurs et la menace qui les guette.
L’histoire d’une passion
Féru de nouvelles technologies et amoureux de la nature, Kevin Besson, fondateur de LeadBees, n’a pas omis de concilier ses passions pour la bonne cause, lui qui a tout appris de manière autonome. » Mon rêve a toujours été de tout piloter. Plus jeune, je démontais les jouets de mes frères et sœurs pour récupérer les composants électroniques. J’ai commencé à équiper ma chambre et à créer des lignes de commandes à distance de mes lampes… ». Passionné par les écosystèmes, son potager et ses arbres fruitiers ne lui suffisaient plus, Kevin possède désormais des ruches.
Qu’est-ce que LeadBees ?
L’idée est simple : fournir une solution de gestion responsable des abeilles et de leur production de miel, et lutter contre les maladies, notamment le varroa et d’autres maladies qui rongent les apicultures. Pour cela, des capteurs sont installés dans les ruches pour mesurer la température, l’humidité, le poids, ainsi que toutes les données essentielles pour mieux comprendre et analyser l’activité des abeilles. Directement renvoyées sur une plateforme dans le Cloud, elles sont restituées en live sur un écran. Des fonctionnalités qui aspirent à remplir des champs d’application différents.
Trois champs d’action différents
Dans un premier temps, il est évident que LeadBees devra aider les apiculteurs à superviser leur ruches afin qu’elles évoluent dans des conditions optimales. Si le dispositif est principalement destiné aux professionnels, les apiculteurs particuliers pourront tout de même bénéficier d’un accompagnement régulier qui lui permettra de définir le meilleur emplacement pour sa ruche. Au-delà de son application à petite échelle, LeadBees vise aussi les organismes gouvernementaux.
Cette toute autre dimension permettra de rendre publiques des statistiques (anonymes), d’offrir de la visibilité sur la production agricole locale, mais également, en cas d’épidémies ou de maladies, de géolocaliser les ruches pour identifier celles qui sont impactées afin d’améliorer la prévention.
Enfin, toutes ces données permettront de faire avancer la recherche scientifique au sujet des abeilles. » Cela permet de dresser des tendances et d’anticiper, par rapport à la météo, à l’environnement… Par exemple, lors des dernières inondations, j’ai pu mesurer qu’une semaine de pluie m’avait fait perdre 2kg de miel », explique Besson.
Un projet prometteur
Kevin Besson a tout misé sur ce projet, qui est en phase de test depuis septembre 2016. D’abord à petite échelle en ayant équipé ses ruches personnelles, ce jeune entrepreneur de 29 ans va maintenant devoir démarcher les apiculteurs, environ 250 en Polynésie française, mais près de 6 millions dans le monde soit environ 50 millions de ruches.
Par Tom Savigny, le
Source: Usine Digitale
Étiquettes: polynésie française, digital, abeilles, apiculteurs, leadbees
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