Une révolution technologique discrète mais puissante est en marche. Le Royaume-Uni vient de dévoiler le premier ordinateur quantique complet construit avec des puces en silicium, une innovation de la startup Quantum Motion. Cette avancée repose sur une technologie éprouvée, compatible avec les infrastructures actuelles. Elle pourrait bouleverser l’industrie mondiale de l’informatique.

Le silicium ouvre la voie à une révolution quantique accessible
Le National Quantum Computing Centre du Royaume-Uni héberge désormais le premier ordinateur quantique complet construit avec des puces en silicium. Cette innovation repose sur la technologie CMOS, déjà utilisée dans nos smartphones et ordinateurs.
Contrairement aux systèmes précédents, souvent instables et difficiles à déployer, ce nouvel ordinateur est conçu pour être produit en masse. Ainsi, il pourrait accélérer l’adoption de la quantique dans les entreprises et les institutions publiques.
Pour James Palles‑Dimmock, PDG de Quantum Motion, cette transition vers le silicium représente un changement de paradigme. En effet, la quantique devient plus accessible et mieux adaptée aux usages concrets, loin des prototypes de laboratoire.
Un format modulaire parfaitement adapté aux centres de données
L’ordinateur développé par Quantum Motion est compact et modulaire. Il tient dans trois racks standards de 19 pouces, incluant le réfrigérateur à dilution et l’électronique de contrôle.
De plus, ce format permet une intégration facile dans les centres de données existants, sans nécessiter de réorganisations majeures. Chaque module peut également être mis à jour indépendamment. Par conséquent, la maintenance et l’évolution du système deviennent plus simples.
C’est une architecture évolutive, conçue pour faciliter le passage à une utilisation industrielle à grande échelle.
Une fabrication industrielle pour des qubits en quantité
Quantum Motion a opté pour une fabrication industrielle de ses puces, utilisant le procédé de 300 mm typique des grandes fonderies. Les puces suivent une architecture en tuiles, intégrant les composants de calcul, de lecture et de contrôle dans un seul réseau dense.
Grâce à ce design, il devient possible de multiplier les qubits sans agrandir la taille du système. C’est un point clé pour atteindre une tolérance aux fautes, essentielle à une application concrète de l’informatique quantique.
Hugo Saleh, directeur général, annonce que l’entreprise vise une commercialisation avant la fin de la décennie. L’objectif : des machines puissantes, fiables et économes en énergie.
Des retombées immédiates pour l’IA et les technologies de demain
Grâce à son intégration en technologie CMOS, ce système ouvre aussi de nouvelles perspectives pour l’intelligence artificielle. En effet, les algorithmes de contrôle sont optimisés automatiquement, réduisant les ajustements manuels chronophages.
Par conséquent, la technologie devient plus stable et plus rapide à déployer. Elle est pensée pour être directement utilisable par les développeurs, chercheurs et entreprises.
En s’appuyant sur une technologie maîtrisée, Quantum Motion marque un tournant stratégique. Cette avancée pourrait transformer en profondeur le calcul haute performance, en rendant l’ordinateur quantique plus accessible, plus efficace et enfin prêt pour un usage quotidien.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Catégories: Sciences, Sciences physiques