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Le 14 octobre, SpaceX ne teste pas juste une fusée : ils jouent la place de l’Amérique sur la Lune face à la Chine

Une nuit de test cruciale pour Starship, entre prouesse technique et course géopolitique.

Elon Musk pensif à côté d’une fusée Starship sur son pas de tir.
Après deux reports consécutifs du lancement du Starship, Elon Musk assure que le prochain décollage aura bien lieu – Dailygeekshow.com

Le 14 octobre, SpaceX tentera bien plus qu’un simple lancement. Ce test pourrait redéfinir la place des États-Unis dans la nouvelle course à la Lune. Entre innovations et pression géopolitique, Elon Musk joue gros. Le monde entier aura donc les yeux rivés sur le ciel texan.

Pourquoi le 11e vol du Starship pourrait tout changer pour SpaceX et la conquête lunaire

Le 14 octobre à 1h15 du matin (heure de Paris)SpaceX ouvrira la fenêtre de tir du vol d’essai numéro 11 du Starship. À première vue, cela ressemble à un test de plus. Pourtant, ce vol pourrait bien être l’un des plus importants de la décennie spatiale. Il marquera la dernière utilisation des moteurs Raptor de deuxième génération, qui ont déjà propulsé les dix premiers prototypes avec succès. Dès le prochain essai, le géant américain passera à une nouvelle configuration : plus légère, plus stable et surtout plus puissante.

Ainsi, chaque lancement du Starship permet à la NASA d’affiner sa préparation pour le retour sur la Lune dans le cadre du programme Artemis. Pendant ce temps, la Chine accélère avec son propre programme, Chang’e, et rêve de planter son drapeau avant 2030. Autant dire que la tension monte et que chaque seconde compte dans cette course technologique et symbolique.

Un booster Super Heavy qui cache des innovations décisives pour la récupération des fusées

De son côté, le Super Heavy, premier étage du Starship, n’est pas totalement nouveau. Il a déjà volé lors du test IFT-8, mais cette fois, les choses vont beaucoup plus loin. Vingt-quatre moteurs Raptor propulseront les 5 000 tonnes de l’engin vers le ciel texan. L’objectif est clair : tester de nouvelles manœuvres pour préparer la récupération future par Mechazilla, ce bras robotique géant capable d’attraper les fusées au vol.

Cependant, SpaceX ne tentera pas cette prouesse tout de suite. Le Super Heavy visera une barge flottante dans le golfe du Mexique, une étape intermédiaire plus sûre pour collecter un maximum de données sans tout risquer. Le retour se fera en douceur, avec une réduction progressive du nombre de moteurs : 13, puis 5, puis 3 avant l’amerrissage. Bref, un test prudent mais essentiel pour l’avenir.

Le Starship : une fusée géante qui prépare déjà les missions lunaires habitées d’Artemis

En parallèle, le Ship, deuxième étage du lanceur, jouera lui aussi un rôle clé. Dans sa version HLS (Human Landing System), il transportera un jour les astronautes d’Artemis III sur la Lune. Pour ce vol, huit faux satellites Starlink seront libérés en orbite, un test grandeur nature du futur système de déploiement. Ensuite, un moteur unique sera rallumé dans l’espace pour valider les procédures de redémarrage et prouver la fiabilité du système.

Mais surtout, le plus impressionnant sera le retour contrôlé du Ship. Celui-ci simulera des manœuvres d’approche destinées à préparer la récupération par les “chopsticks” de Mechazilla – ces bras géants qu’on a déjà vus en action. Le vaisseau a reçu des modifications sur ses tuiles thermiques pour mieux résister à la chaleur du retour atmosphérique. Autrement dit, chaque détail compte pour transformer le Starship en véhicule réutilisable à 100 %.

Une course technologique et symbolique où se joue la suprématie spatiale entre les États-Unis et la Chine

Enfin, au-delà de la prouesse technique, ce test incarne un enjeu politique colossal. La NASA compte sur SpaceX pour assurer le retour des Américains sur la Lune avant 2030. En face, la Chine avance rapidement et veut prouver sa maîtrise du vol habité. Ce duel spatial ravive des accents de guerre froide, mais cette fois dans le vide intersidéral.

Ainsi, si le Starship échoue ou prend du retard, le leadership spatial américain serait sérieusement menacé pour la première fois depuis Apollo. Dans les coulisses, Elon Musk le sait : ce 11e vol sera scruté par les agences spatiales, les investisseurs et les passionnés du monde entier. Quand les moteurs Raptor s’allumeront, ce ne sera pas seulement une fusée qui s’élèvera. Ce sera un symbole de puissance et d’ambition humaine, une étape de plus vers la reconquête de la Lune.

Par Eric Rafidiarimanana, le

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