Si un telle pratique peut surprendre et interpeller les touristes, le lancer de macareux juvéniles observé dans les îles Vestmann n’est pas un acte cruel, mais un précieux « coup de pouce » pour ces oiseaux marins.
Des juvéniles désorientés par la pollution lumineuse
Situé au sud-ouest de l’île principale, cet archipel islandais est connu pour abriter la plus grande colonie de macareux moines (Fratercula arctica) d’Europe. Lorsqu’ils quittent leur nid, à flanc de falaise, les juvéniles se dirigent normalement vers l’océan, où ils passeront une grande partie de leur vie.
Cette grande aventure commence la nuit, avec des oiseaux s’appuyant sur l’éclat de la Lune pour se répérer et trouver leur chemin. Cependant, avec l’avènement de l’éclairage électrique, ceux-ci sont depuis plusieurs décennies régulièrement désorientés par la pollution lumineuse provenant des parties habitées des îles Vestmann.
Ainsi, de nombreux juvéniles se retrouvent sur les routes et dans les rues des villes de l’archipel. En plus de se révéler épuisant, un tel détour implique également le risque qu’ils finissent dans les eaux des ports, où des dépôts d’hydrocarbures peuvent alourdir leurs ailes et entraîner leur noyade.
SOS macareux
Heureusement, ces jeunes oiseaux marins égarés peuvent compter sur l’aide de groupes de sauvetage dédiés et des familles locales, qui recueillent jusqu’à dix spécimens par nuit durant les pics intervenant à la fin de l’été. Repêchés à l’aide de filets mis à disposition dans les ports, ceux-ci sont placés dans des cartons et relâchés le lendemain, au cours d’opérations spectaculaires.
Comme l’explique le site Inspired by Iceland, les macareux sont transportés jusqu’aux falaises, depuis lesquelles ils sont jetés un par un. « Les enfants et les adultes de tous âges tiennent fermement les macareux juvéniles », explique Kayna Sue. « Lorsqu’ils sont lâchés dans le vide, ils se mettent instinctivement à battre des ailes et prennent la direction de l’océan. »
Selon la photographe animalière, s’il arrive que certains des spécimens les plus affaiblis ratent leur envol, ils finissent invariablement par déployer leurs ailes et planer jusqu’à leur « objectif ».
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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