C’est le scandale à Paris, l’entreprise de construction Lafarge est accusée de déverser ses déchets dans la seine. Un tel acte serait une catastrophe écologique qui polluerait le fleuve et en tuerait les poissons. Le pire concernant l’affaire était que les déchets jetés dans le fleuve sont facilement recyclables.
Un scandale de plus pour la société franco-suisse
Pour la deuxième fois en quelques mois, une entreprise de construction française se voit accusée de polluer la Seine. Après Vinci qui a écopé d’une lourde amende en début d’année, c’est désormais au tour du cimentier LafargeHolcim d’être dans le viseur des autorités. Selon les informations rapportées par Europe 1, l’une des centrales à béton de l’entreprise – située dans le quartier de Bercy, au bord de la Seine et à proximité du ministère de l’Économie – rejette volontairement des particules de ciment, du liquide de traitement et des tiges de fibres plastiques, directement dans le fleuve. Pire encore, un second rapport d’Europe 1 a révélé que la société déversait également des déchets à partir d’un autre site, un acte dénoncé par les riverains qui ont envoyé des photos à la mairie de Paris.
D’après une vidéo dévoilée par Europe 1, Lafarge a déversé ses déchets dans la seine via une bétonnière qui semble déverser du liquide dans un réservoir d’eau usée. Rien ne semble choquant jusqu’à ce qu’on montre un trou dans le réservoir qui permet l’écoulement de son contenu directement dans les eaux de la Seine. À noter que ces accusations interviennent après qu’une enquête a été ouverte fin août par le parquet de Paris pour « soupçon de pollution de la Seine par une entreprise de travaux publics ». L’enquête faisant elle-même suite à une plainte déposée par l’Office français de la biodiversité (OFB), a rapporté l’AFP.
La mairie de Paris a immédiatement réagi à cette terrible infraction de la société LafargeHolcim. Elle a déclaré qu’une enquête allait être menée, à la suite de quoi une plainte contre l’entreprise serait déposée. L’Association agréée pour la pêche et la protection du milieu aquatique (AAPPMA) a également dénoncé cet acte antiécologique. « C’est évidemment volontaire », a notamment déclaré Jacques Lemoine, agent de développement de l’AAPPMA qui a fait partie de l’équipe qui a découvert ce cas de pollution. Par ailleurs, si la pollution n’a été identifiée que très récemment, il est fortement soupçonné que le phénomène se produirait en fait depuis des années. Selon Lemoine, une couche de ciment séché visible sur les quais est l’une des preuves de la longue durée de cette pollution.
Un crime farouchement nié par LafargeHolcim
De son côté, LafargeHolcim a nié les faits, déclarant que c’était un évènement tout à fait exceptionnel et involontaire. « C’est un incident tout à fait exceptionnel et indépendant de notre volonté », a déclaré la société qui a été contactée par Europe 1. Lafarge a également affirmé que le réservoir a été victime de sabotage et que l’entreprise allait porter plainte contre cet acte de vandalisme. « Il s’agit d’un accident exceptionnel provoqué par un acte malveillant, pour lequel nous déposons plainte aujourd’hui », a déclaré l’entreprise au Figaro. « Il est donc faux d’accuser notre entreprise de rejets qui pourraient être volontaires », a-t-elle ajouté.
Quant à savoir quelles sont les conséquences de cette pollution, les experts disent que cela allait sans doute affecter la faune et la flore de la Seine, notamment ses poissons et ses algues. En revanche, l’agence régionale de santé d’Île-de-France a déclaré dans un communiqué de presse que cela ne devrait pas avoir d’impact sur la santé humaine. Pour l’instant, on ignore encore quelle suite sera donnée à l’affaire. Si Lafarge s’avère être coupable, une peine similaire à celle de Vinci pourrait être appliquée. Cette entreprise a en effet été reconnue coupable d’avoir déversé des déchets dans la Seine à Nanterre en 2019, et a écopé d’une amende de 50 000 euros pour ce crime.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Huffington post
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