Un petit vaisseau de 100 kg capable d’atteindre Mars en moins 3 jours. Voilà l’une des promesses de la technologie développée par la NASA : la propulsion d’énergie dirigée. Ce gain de vitesse ouvre des perspectives extraordinaires qui relèvent de la science-fiction. Cela rend théoriquement possible d’effectuer un voyage interstellaire (en 2016, il faut 100 000 ans pour atteindre l’étoile la plus proche), d’explorer des planètes en dehors du système solaire, et, qui sait, peut-être de détecter d’autres populations dans l’au-delà ? SooCurious vous en dit plus sur cette avancée révolutionnaire.
Mars est la planète extérieure la plus proche de la terre. Entre 56 et 400 millions de kilomètres (en fonction de sa place sur son orbite) la séparent de la Terre. En 2016, il faut cinq mois minimum pour atteindre la planète Mars avec un vaisseau inhabité. Grâce au système de propulsion photonique développé par la NASA, les choses pourraient bien s’accélérer de façon spectaculaire.
Le système solaire via Shutterstock
Le projet, nommé Deep In (Directed Propulsion for Interstellar Exploration), a été dirigé par le physicien Philip Lubin, qui rend compte du projet dans une vidéo disponible sur le site de la NASA.
Il s’agit donc d’un système de « propulsion d’énergie dirigée », soit de « propulsion photonique ». Le système en lui-même n’est pas nouveau, c’est la manière dont il a été développé qui est révolutionnaire.
Le système solaire via Shutterstock
Pour expliquer les choses simplement, ce système consiste à transférer l’énergie de la lumière sur un objet. La lumière est composée de particules appelées photons qui, s’ils ne pèsent rien, ont une vitesse et une « quantité de mouvement« , soit une impulsion, un élan. Ainsi, on propulse la quantité du mouvement de la lumière sur un objet.
Pour cela, on utilise ce qu’on appelle un voile solaire, fabriqué avec un matériau très complexe. Les photons qui vont frapper ce voile vont lui donner de leur quantité de mouvement, ce qui propulsera l’engin. Pour que ce système soit mis en place, il faudrait mettre en orbite des lasers géants qui dirigeraient leurs lasers vers le voile solaire d’un vaisseau spatial pour le propulser.L’infinie propulsion de photons permettrait aux vaisseaux de traverser des milliards et des milliards de kilomètres. Et mieux encore, elle augmenterait considérablement leur vitesse. La vitesse pourrait atteindre, selon le scientifique, jusque 26 % de la vitesse de la lumière en 10 minutes ! Un chiffre spectaculaire quand on sait que les sondes les plus rapides, en 2016, n’atteignent que 0,01 % de la vitesse de la lumière.
Cette vitesse permettrait de dépasser Mars en 30 minutes. Bien sûr, on parle ici de sondes. Autrement dit, de véhicules spatiaux sans équipage et de quelques grammes. Pour un vaisseau habité, le voyage durerait un peu moins d’un mois.Mars via Shutterstock
En réalité, le but de la NASA va plus loin qu’atteindre Mars en 30 minutes. Ce système permettrait d’explorer d’autres systèmes planétaires, et donc des planètes potentiellement habitables.
Le système planétaire le plus proche, et donc le premier susceptible d’être exploré, est Alpha du Centaure. 4,3 années-lumière nous séparent de ce système. En 2016, il faudrait plus de 40 000 ans pour atteindre ce système. Selon Philip Lubin, la propulsion photonique permettrait à de petites sondes de l’atteindre en seulement 15 ans. Ce qui permettrait de détecter des informations dans des espaces qui étaient jusque-là inaccessibles.
La seule faille de ce système de propulsion phonique, c’est le freinage. En effet, la NASA n’a pas trouvé le moyen de mettre en place des freins capables de stopper des engins qui circulent à une telle vitesse.
Les avancées technologiques repoussent toujours les limites de la connaissance de notre univers. D’incroyables perspectives sont envisageables, mais se jouent certainement sur des siècles, des milliers, voire des millions d’années. Si vous voulez prendre conscience de votre place dans l’univers, n’hésitez pas à regarder cette vidéo qui vous fera traverser l’espace observé à ce jour.
Par Pauline Collette, le
Source: NASA
Étiquettes: temps, mars, galaxie, NASA, terre, progrès
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