Ah Kaamelott… Si cette série a quelques détracteurs virulents, elle possède aussi une base de fans considérable et on comprend pourquoi. Réalisée par Alexandre Astier en 2005, elle se compose de 6 saisons. Elle pourrait être qualifiée d’historico-humoristique autant que tragique tant son évolution est spectaculaire au fil des épisodes. Car c’est un succès français bourré de références aux univers geek, SooGeek se devait de vous en parler !
La série s’inspire de la légende arthurienne et apporte une vision décalée de son histoire en présentant un roi Arthur qui peine à être à la hauteur de la tâche que les dieux lui ont confiée. Entouré de chevaliers de la Table ronde passablement incompétents, confronté à la chute de l’Empire romain et aux incessantes incursions barbares, il doit encore trouver le Saint Graal. Au milieu de ça, notre bon vieux roi Arthur campé par Alexandre Astier doit faire face à sa belle famille, ses ennemis mais aussi et surtout ses démons : la dépression, la recherche d’un enfant, etc. Alexandre Astier étant un geek dans l’âme, la série est bourrée de références à la pop culture.
On peut par exemple citer le célèbre jeu de rôle plateau Donjons et Dragons dans de nombreux épisodes (Le Dragon des tunnels, La Voix céleste, Le Guet, L’Oubli, Le Passage secret, Trois cent soixante degrés) qui abordent directement le thème de l’exploration de donjons. On peut aussi noter de nombreuses références à certains univers comme Warhammer et le thème des Skavens (les hommes rats). Il y aussi des références à des films faisant intégralement partie de la pop culture comme Sacré Graal des Monty Python où l’on apprend par exemple que le personnage de Bohort a peur des lapins ce qui rappelle la célèbre scène où un lapin carnivore tue un par un les chevaliers dans Sacré Graal.
Fasciné par l’espace, Alexandre Astier a aussi voulu le rappeler dans son oeuvre et a transmis cette passion à Perceval qui serait en fait un extraterrestre (on apprend qu’il est né dans un cercle de culture, qu’il est inadapté socialement et qu’il a des dons inexplicables en mathématiques). L’espace parlons-en, il est aussi fait mention de Star Wars, où lors d’un fameux épisode le même Perceval découvre la maison d’Obiwan sur Tatooine (il voit deux soleils dehors) grâce à une porte dimensionnelle. D’ailleurs il rapporte même un sabre laser ce jour-là. Il y aussi des petits clins d’oeil comme les vêtements de Lancelot (Livre IV et V) qui ressemblent à ceux des Jedi.
Kaamelott est aussi une ode au cinéma français, la série est d’ailleurs dédiée à Louis de Funès (on peut le voir à la toute fin du générique de la saison VI). Astier aimant la « musique des dialogues » s’inspire aussi du magistral Michel Audiard où les répliques fusent à une vitesse hallucinante. Bref, du grand art des deux côtés…
Vivement la suite au cinéma ! Alexandre Astier est définitivement l’un de nos grands artistes français et par son biais c’est toute une culture qui peut trouver écho, il est en effet de par son statut l’un des relais média qui permettent de faire connaître encore un peu plus la pop culture en France, et il aide petit à petit à abolir les frontières entre classicisme et culture populaire (il a reçu un prix de l’Académie française pour sa pièce de théâtre Que ma joie demeure !). Quelle saison de Kaamelott préférez-vous ?
Par Camille Allard, le