Amateur de sensations fortes ? Le jeu White Night est fait pour vous : cette création indépendante vous plonge dans un décor en noir et blanc inspiré des meilleurs films noirs pour vous y dévoiler les mystères d’un manoir hanté. SooGeek vous en dit plus sur ce jeu imaginé spécialement pour vous glacer le sang.
Sorti en mars 2015, White Night est le premier titre du studio lyonnais, OSome Studio. Ce jeu vidéo nous embarque à Boston, au cours de l’année 1938. Tout commence avec un homme qui, après un petite sortie au bar du coin, a la mauvaise idée de reprendre le volant. Ce qui devait arriver arriva : après seulement quelques minutes de conduite, notre inconnu s’encastre dans un platane. Jusque-là, tout semble plutôt normal… Mais cet accident a l’air bien plus mystérieux qu’il n’y parait.
Une fois extirpé de la voiture, c’est à vous de jouer. Désormais, vous devez diriger votre avatar dans des décors 3D, filmés en une succession de plans pensés spécialement pour susciter la fameuse crainte du hors-champ. Les premiers instants vacillants de votre personnage vous donnent l’occasion de vous habituer à la direction artistique audacieuse qui rappellera aux cinéphiles Sin City ou encore Renaissance. En effet, l’univers de ce titre est sublimé par des aplats de noir et blanc qui créent un jeu de lumière propre au genre film noir.
Ce jeu de contraste permet à White Night de provoquer un sentiment de profond malaise dès les premiers instants. En effet, dans ce décor contrasté, le moindre élément que vous percevrez pendra une dimension inquiétante. Blessé et seul, notre homme va alors apercevoir un vieux manoir abandonné. Seul lieu semblant sûr à proximité, il va décider de pénétrer dans ce qui est en fait l’ancienne demeure de la famille Vesper. Mais ce potentiel espoir va bientôt prendre une tournure cauchemardesque.
Dès que vous entrez dans la bâtisse, vous comprenez que quelque chose ne va pas. Une aura macabre vous assaille et vous réalisez bien vite qu’un événement horrible a eu lieu en ces murs. Comme vous êtes un bon samaritain, c’est vous qui aurez la tâche de percer le mystère de cet endroit sordide. Pour ce faire, vous devrez explorer les environs, observer tous les points d’intérêt lorsqu’une icône le propose et résoudre de courts puzzles. Mais avant tout, il faudra combattre votre peur du noir.
La maison est en effet plongée dans l’obscurité la plus totale. Seules quelques allumettes permettront à votre avatar de distinguer ce qui l’entoure et de découvrir peu à peu l’histoire du lieu. Heureusement pour vous, votre Humphrey Bogart 3D aura en sa possession des allumettes de compétition, dont la durée de vie dépassera une minute. Dans la vie réelle, il s’agirait sans doute des bâtonnets inflammables les plus résistants du monde. Mais dans le jeu, cette durée de vie va s’avérer bien courte.
Pour rester éclairé le plus souvent possible, vous devrez faire faire des allers-retours à votre avatar, afin qu’il trouve des recharges disséminées aux quatre coins du manoir. Quant au système de sauvegarde, il obéit au principe de la safe room : à plusieurs points clés du manoir, vous trouverez des fauteuils sur lesquels le détective pourra s’accorder une petite sieste et enregistrer sa progression. Attention cependant, car ces points de « repos » sont parfois très éloignés les uns des autres. Il faudra vous montrer prudent et surtout assez patient pour faire des allers-retours réguliers afin d’assurer votre avancée.
Soyez prudent, White Night est un peu injuste en termes de game over, car oui, évidemment il y a un game over. Vous n’imaginez tout de même pas que vous allez déambuler dans ce manoir à ramasser des objets sans vous faire embêter par quelques fantômes tueurs ! Dans les ténèbres du domaine Vesper rôdent des esprits frappeurs dont le désir ultime est de vous entraîner dans les tréfonds de l’au-delà. Et ce qui est assez frustrant, c’est que nous ne disposons d’aucun autre choix que de les contourner ou de les fuir lorsqu’ils remarquent notre présence (comme dans le Slender).
Dans ces moments d’urgence, la direction artistique et les angles de caméras très stylisés deviennent alors de vraies plaies pour le joueur. En effet, les contrastes auparavant vecteurs d’ambiance, ne vous permettent pas de jauger efficacement la distance entre l’esprit et votre avatar. Ce manque de visibilité s’avère bien ennuyeux, quand on sait qu’au moindre contact, c’est la mort instantanée. Malheur à ceux qui se font attraper par ces mauvais esprits sans avoir pris le soin de sauvegarder ! Si c’est le cas, vous serez dans l’obligation de recharger au dernier fauteuil…
Si vous vous prêtez au jeu des allées et venues, la durée de jeu peut aller jusqu’à cinq heures. Vous devrez vous montrer attentif à tous les éléments de votre environnement, qui vous mettront sur la voie d’une sombre histoire où il est question d’une mystérieuse maladie et de meurtres effroyables. Ce scénario à la manière d’un film noir, se raconte au travers des monologues délicieusement désuets de notre courageux enquêteur, mais aussi via une grande quantité de documents à collecter.
Qu’il s’agisse de photos, de journaux ou de lettres, vous devrez tout récupérer et vous montrer assez perspicace pour assembler les pièces du « puzzle ». Petit à petit, vous en apprendrez davantage sur les protagonistes du drame et leurs relations ambigües. Soyez prévenu, si vous voulez arriver au dénouement, vous devrez brûler toutes vos allumettes pour fouiller les moindres recoins de la demeure Vesper. En plus d’un scénario bien ficelé et d’une direction artistique sans concession, White Night est doté d’un design sonore réussi, qui va monter crescendo au cours du jeu.
En premier lieu vous évoluerez au rythme des bruits de pas et des craquements du parquet. Puis vous enchaînerez sur des sons plus agressifs, tels que des claquements de portes, ou les hurlements du vent. Cette enveloppe sonore va illustrer des moments de pure angoisse, comme ceux où vous constaterez qu’une entité est plantée immobile dans le coin de la pièce que vous êtes en train de fouiller depuis cinq bonnes minutes. Quant à la bande originale, elle sera tout aussi gaie que les bruitages, puisqu’il s’agira tantôt de violons plaintifs, tantôt du son lugubre d’une boite à musique jouant la Danse macabre de Saint-Saëns.
Les férus de survival horror peuvent débuter cette aventure disponible sur le site d’OSome Studio pour les plateformes Windows, Mac et Linux, ainsi que pour les consoles PS4 et Xbox One. Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter bonne chance !
Vous l’aurez compris, il faut savoir faire preuve de self-control avec White Night. Le jeu joue sur les ombres et sur la visibilité du personnage pour vous faire sursauter de temps à autre, si bien que même un joueur averti, s’il a un tant soit peu peur du noir, devrait se laisser avoir par son scénario surprenant. Chez SooGeek, nous nous sommes offert quelques sueurs froides devant cette création et c’est donc tout naturellement que nous vous invitons à faire de même !
Par Caroline Bui Trong Trinh, le
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