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Installer un réacteur sur la Lune ? Ce n’est pas que pour l’énergie : la NASA veut sécuriser un territoire avant la Chine

Base lunaire futuriste avec un réacteur nucléaire sphérique et des installations scientifiques
Illustration de la NASA qui envisage un réacteur lunaire pour fournir de l’énergie aux futures bases habitées.

La NASA accélère dans la nouvelle course lunaire. Sous l’impulsion de Sean Duffy, son directeur par intérim nommé par Donald Trump, l’agence veut installer un réacteur nucléaire de 100 kW sur la Lune d’ici 2030. Officiellement, l’objectif est énergétique. Officieusement, il s’agit d’occuper le terrain avant la Chine.

Un calendrier agressif pour installer un réacteur nucléaire américain sur la surface lunaire

Selon les révélations de Politico, Sean Duffy prévoit de lancer un appel d’offres industriel dans les deux prochains mois. Il cible un réacteur de 100 kilowatts, assez puissant pour alimenter une base lunaire habitée. Ce projet s’intègre dans Moon to Mars, le programme spatial de long terme de la NASA, soutenu par l’administration Trump.

Le réacteur bénéficie d’un budget en hausse, contrairement aux autres secteurs de la NASA. En 2026, les missions scientifiques pourraient perdre jusqu’à 52 % de leurs financements. En revanche, les projets liés à la présence humaine dans l’espace dominent clairement les priorités. Cela montre un recentrage stratégique : moins d’exploration pure, plus de positionnement.

Un réacteur lunaire qui pourrait devenir un outil de dissuasion géopolitique

Dans les documents internes de la NASA, on découvre une intention plus subtile. En installant un réacteur nucléaire, l’agence envisage de délimiter une zone d’accès restreint autour de l’infrastructure. Cette zone empêcherait d’autres puissances d’approcher, pour des raisons de sécurité évidentes. Mais ce contrôle d’espace lunaire remet en question le traité sur l’espace de 1967, qui interdit toute appropriation territoriale hors Terre.

L’agence justifie cette stratégie par la nécessité de protéger le réacteur. En effet, mieux vaut éviter de s’en approcher à moins de quelques kilomètres. Pourtant, cette mesure peut ressembler à une tentative déguisée d’établir une sphère d’influence lunaire. Le nucléaire agit alors comme un outil de dissuasion symbolique, au-delà de son rôle énergétique.

Une réponse directe à la montée en puissance du programme spatial chinois

La Chine a déjà annoncé son intention d’envoyer des astronautes sur la Lune avant 2030. Pékin veut aussi y construire une base permanente avec l’aide de la Russie. Face à cela, Washington accélère. Duffy a demandé à nommer un responsable du projet dans les 30 jours. L’appel d’offres, lui, devra sortir dans les 60 jours. L’objectif est clair : devancer la Chine, technologiquement et symboliquement.

Mais les défis techniques restent énormes. La NASA devra construire le réacteur, l’acheminer dans l’espace, puis l’activer dans un environnement extrême. Elle maîtrise déjà les RTG, qui alimentent Voyager ou les rovers martiens. Mais jamais elle n’a installé une telle puissance sur un astre. Le pari est risqué. Certains experts doutent de sa faisabilité d’ici 2030.

Pourtant, l’objectif ne semble pas purement scientifique. Il s’agit de marquer le territoire, au sens figuré. Dans cette nouvelle guerre froide spatiale, chaque mètre carré compte. Et parfois, il suffit d’un réacteur pour affirmer une présence durable.

Par Eric Rafidiarimanana, le

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