Découverte de 7 nouveaux insectes maîtres du camouflage

insectes camouflage — Les apparences peuvent être trompeuses : les insectes B et C appartiennent à la même espèce — © Vishwanath Gowda (A) / Maxime Ortiz (B et C)

Si de nombreuses espèces animales sont réputées pour leur capacité à se fondre efficacement au sein de leur environnement, des biologistes ont récemment décrit sept nouveaux insectes maîtrisant cet art à la perfection.

Insectes « discrets »

Appartenant à l’ordre des Phasmatodea, qui comprend des milliers d’espèces et des centaines de genres, les insectes foliaires s’avèrent aussi difficiles à repérer pour les prédateurs que les biologistes en raison de leur camouflage naturel. Pour ne rien arranger, ceux-ci partagent généralement des caractéristiques physiques qui compliquent la mise en évidence de nouvelles espèces.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue ZooKeys, Sarah Bank-Aubin, de l’université de Göttingen, et ses collègues sont parvenus à en identifier sept, en s’appuyant sur l’étude et l’analyse génétique de spécimens collectés sur le terrain, de données provenant de musées et de collectionneurs privés, et d’observations faites par des scientifiques citoyens.

Une telle approche leur a notamment permis d’établir que certains insectes trouvés en Inde, initialement considérés comme répandus dans toute l’Asie du Sud-Est, appartenaient en réalité à une espèce locale entièrement nouvelle.

« On dénombre environ 3 500 espèces de phasmes, mais dans le cas des insectes foliaires, une centaine seulement ont été décrites à ce jour », souligne Sven Bradler, co-auteur de l’étude. « Bien qu’ils ne représentent qu’une petite partie de cette famille très diversifiée, leur aspect spectaculaire les rend fascinants. »

Des découvertes cruciales pour leur conservation

Selon les auteurs de l’étude, ce type de découverte s’avère crucial pour la conservation de ces créatures fascinantes.

L’identification d’espèces cryptiques présentant des distributions géographiques ou des besoins écologiques spécifiques permettrait d’orienter plus efficacement les politiques de protection (corridors écologiques, zones de protection…), et contribuerait également à éclairer les interactions écologiques au sein de leurs écosystèmes.