L’Empire inca était sans doute le plus vaste empire de l’Amérique précolombienne. Cependant, les études et découvertes archéologiques démontrent que la richesse et la puissance de cet État avaient été construites en versant le sang de son peuple. Des milliers de personnes avaient notamment été sacrifiées pour apaiser la colère des dieux.
Les sacrifices impliquaient principalement des enfants et des adolescents
La plupart des sacrifices incas impliquaient des enfants ou des adolescents, à qui l’on administrait des drogues psychoactives. D’après les recherches scientifiques effectuées auparavant, ces derniers prenaient de la drogue afin d’entrer en contact avec les forces surnaturelles pour lesquelles ils allaient sacrifier leur vie.
Une nouvelle étude publiée dans la revue Journal of Archaeological Science indique toutefois que ces enfants avaient été drogués pour une tout autre raison. D’après les récits, les enfants devaient se rendre au sommet d’une montagne pour être sacrifiés. Pendant le rite sacrificiel appelé Capacocha, l’on arrachait leur cœur de leur poitrine. Cependant, les momies étudiées ne montraient aucune trace de coupure s’apparentant à un tel procédé. Ainsi, ils avaient probablement été étranglés ou enterrés vivants.
Une drogue pour rendre les sacrifices plus dociles
L’analyse toxicologique a révélé la présence de feuilles de coca et d’harmine, l’un des composants de l’ayahuasca, sur les momies étudiées. Les feuilles de coca étaient utilisées par les Incas pour traiter divers maux et pour réduire la sensation de faim, tandis que l’ayahuasca est une drogue qui provoque des sentiments extatiques.
Or, cela suggère que les victimes avaient été droguées pour qu’elles soient moins anxieuses et plus dociles à l’approche de leur sacrifice. « Les chroniqueurs ont mentionné l’importance de l’humeur des victimes. Les Incas ont peut-être consciemment utilisé les propriétés antidépressives de Banisteriopsis caapi pour réduire l’anxiété et les états dépressifs des victimes », ont précisé les auteurs de l’étude.
Ces nouvelles recherches ont été dirigées par Dagmara Socha, une bioarchéologue du Centre d’études andines de l’université de Varsovie. Les chercheurs ont fourni la première preuve archéologique de l’utilisation de ce type de drogue chez les Incas.
Par Kanto Andriamanjatoson, le
Source: ZME Science
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