Des médecins américains ont réalisé une importante percée en greffant pour la première fois un implant auriculaire bio-imprimé en 3D à partir de cellules prélevées sur le patient et cultivées en laboratoire.
L’implant AuriNovo
La microtie est une anomalie congénitale affectant la partie externe de l’oreille. Si ses formes les moins graves impliquent une malformation mineure, à peine perceptible, du pavillon, dans certains cas, celui-ci se limite à un petit amas de cartilage, voire s’avère totalement absent. Pouvant toucher une ou deux oreilles, cette affection altère généralement l’audition du patient.
À l’heure actuelle, les options de traitement impliquent souvent des implants en plastique ou des reconstructions de l’oreille à partir du cartilage du patient, prélevé sur ses côtes. Une telle procédure s’avérant extrêmement invasive, la société 3DBio Therapeutics a développé une nouvelle approche permettant d’imprimer des oreilles en 3D à partir de cellules prélevées sur l’oreille touchée.
Une biopsie de l’oreille affectée du patient est d’abord réalisée afin de prélever des cellules cartilagineuses appelées chondrocytes. Cultivées en laboratoire, celles-ci se multiplient et sont ensuite recueillies et mélangées à une encre biologique à base de collagène, imprimée en 3D pour former l’implant AuriNovo.
Présentant des dimensions et une forme correspondant à celles de l’oreille non affectée, le pavillon externe reconstruit se développe au fil du temps, tout en conservant la flexibilité, l’élasticité et l’apparence du véritable organe.
Un premier essai clinique
Une patiente à récemment bénéficié de la première greffe de l’implant AuriNovo dans le cadre d’un essai clinique de phase 1/2a, visant à établir la sûreté et l’efficacité de la procédure. Mené par 3DBio Therapeutics et le Microtia-Congenital Ear Deformity Institute, ces travaux impliqueront le suivi à long terme (5 ans) d’un total de 11 sujets atteints de microtie.
La possibilité d’imprimer des oreilles en 3D à l’aide de cellules de cartilage fait l’objet de travaux depuis de nombreuses années. La société estime que cette approche pourrait non seulement offrir aux patients atteints de microtie une nouvelle possibilité de traitement moins invasive, mais également ouvrir la voie à la culture de substituts pour d’autres parties cartilagineuses du corps, comme le nez ou les genoux.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
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