En 2019, cela fait plus de 60 ans que les États-Unis n’ont pas testé leurs armes radioactives sur ces îles. En revanche, les séquelles sont toujours visibles et bien plus graves que ce que l’on pourrait imaginer. À titre de comparaison, certaines îles serait encore plus radioactives que Tchernobyl ou encore Fukushima.
Des tests récurrents pendant plus d’une décennie
Lors de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis et le Japon se disputent la majorité de ces îles car elles sont stratégiques d’un point de vue géographique. Petit à petit, à partir de 1944, les Américains progressent dans la région. Après leur victoire finale sur le Japon, qui fait suite aux bombardements des villes japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki en 1945, les États-Unis décident de tester leurs armes radioactives pendant plusieurs années. La majorité des essais se déroulera sur les îles Marshall, une petite chaîne d’îles qui se situent entre Hawaï et les Philippines.
Ainsi, deux premières bombes sont lancées, Able et Baker sur l‘atoll de Bikini en 1946. Par la suite, sur plus de 12 ans, une multitude d’essais nucléaires se dérouleront, avec au total 67 bombes testées. Leur nature changera au fil du temps, tout comme leur puissance. En 1951, la première bombe à hydrogène était lancée, portant le nom de code Ivy Mike. À titre de comparaison, la bombe de Castle Bravo en 1954 était déjà 1000 fois plus puissante que celle qui a décimé Hiroshima.
Les recherches actuelles ?
Une récente étude américaine datant du 16 juillet a mis en évidence les liens entre les tests d’armes radioactives menés par les États-Unis il y a plus de 60 ans avec des mesures prises sur certaines îles de la région. Et les résultats sont catastrophiques puisque des niveaux de radioactivité alarmants ont été recensés. À travers plus de 30 mesures prises directement dans le sol, provenant de 11 îles différentes, les chercheurs ont ainsi pu constater que certaines avaient des taux 10 fois supérieurs à ceux des zones d’exclusion de Tchernobyl. La plus touchée est l’île de Bikini. C’est notamment là où les deux premières bombes ont été larguées.
Hormis le sol, qui est très largement contaminé en profondeur, les fruits en sont également victimes. Par exemple, une noix de coco contient plus de césium-137 que les normes internationales de sécurité ne l’autorisent. Mais ce n’est pas tout puisque des tests de plutonium 239 et de plutonium 240 dans le sol montrent des niveaux bien plus élevés qu’à Tchernobyl ou Fukushima, pourtant victimes de catastrophes sur leur réacteur nucléaire.
Ces études sont nécessaires et importantes pour bien comprendre en profondeur les conséquences dramatiques des armes nucléaires, notamment à travers leurs essais historiques. Plus de 60 ans après les faits, les ravages continuent de décimer les sols de la région, preuve qu’une guerre induisant des bombes nucléaires serait catastrophique sur des centaines d’années.
Par Benjamin Cabiron, le
Source: Livescience
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