
Grâce à l’intelligence artificielle, des chercheurs ont récemment « ressuscité » un célèbre hymne babylonien, offrant un aperçu unique de cette importante civilisation antique.
Texte oublié
Gravées entre le VIIe et le Ier siècle avant notre ère, les tablettes cunéiformes déchiffrées provenaient de la bibliothèque de l’ancienne ville de Sippar, à une soixantaine de kilomètres au nord de Babylone, et une trentaine au sud-est de l’actuelle Bagdad. D’après l’Épopée de Gilgamesh, elles y auraient été cachées par Utanapištî peu avant le Déluge.
Pour reconstituer ce long poème lyrique comportant près de 250 lignes, Enrique Jiménez, de l’université Ludwig Maximilian de Munich, et ses collègues se sont appuyés sur un algorithme d’IA avancé. Selon l’équipe, sans ce type de technologie, une telle tâche aurait littéralement pris des décennies.
Le texte évoque la splendeur architecturale (temples, murs et portes) de la cité de Babylone, comparée à un « jardin fleuri », ainsi que plusieurs divinités mésopotamiennes antiques (Marduk, Anu…). Ses habitants sont loués pour leurs valeurs éthiques (notamment l’aide apportée aux plus vulnérables) et l’importance des femmes (occupant la fonction de prêtresses) dans la vie religieuse également mise en avant.
1,000-year-old Babylonian hymn celebrating ancient city revived using AI https://t.co/PlDPHYHXTv – #bharatjournal #news #bharat #india
— Bharat Journal (@BharatjournalX) July 3, 2025
La place centrale de l’Euphrate
Alors que la littérature mésopotamienne connue jusqu’à présent s’avérait plutôt avare en descriptions de phénomènes naturels, l’une des sections de l’hymne s’attarde sur l’Euphrate, symbole de la prospérité de Babylone.
« L’Euphrate est son fleuve – établi par le sage seigneur Nudimmud
Il étanche la plaine, abreuve le marais de roseaux,
Déverse ses eaux dans le lagon et la mer,
Ses champs foisonnent d’herbes et de fleurs,
Ses prairies, en floraison éclatante, font germer l’orge,
D’où, une fois récoltée, les gerbes sont entassées,
Troupeaux et bétails paissent dans des pâturages verdoyants,
Richesse et splendeur – ce qui sied à l’humanité
Sont accordées, multipliées, et royalement offertes »
Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Iraq, il aurait été recopié dans les edubas, écoles de scribes apparues autour du IVe millénaire avant notre ère dans les plaines fertiles de Mésopotamie.
Il y a quelques mois, la plus ancienne carte du monde avait révélé de nouveaux secrets de Babylone.
Par Yann Contegat, le
Source: Cosmos Magazine
Étiquettes: tablette, babylone
Catégories: Actualités, Histoire