Alors que tout est fait pour limiter notre impact environnemental, une menace subsiste contre laquelle il semble impossible de lutter : l’Homme. D’après les spécialistes, l’Homme surexploite tellement la planète qu’il pourrait bientôt être à lui seul à l’origine d’une extinction de masse.
LA SUREXPLOITATION AU CŒUR D’UNE ENQUÊTE MONDIALE
C’est un fait connu par la majorité des chercheurs : l‘Homme considère son environnement comme acquis et surexploite ses ressources pour son bien-être personnel. Derrière une réponse à des besoins naturels, il y a toutefois des conséquences désastreuses déjà observables. La Terre connait actuellement une extinction majeure d’espèces animales, la première du genre depuis que les dinosaures ont disparu.
Pendant trois ans, des spécialistes ont travaillé bénévolement pour réaliser des évaluations dans toutes les régions du monde (les Amériques, l’Afrique, l’Asie-Pacifique et l’Europe-Asie centrale). Ils ont épluché plus de 10 000 publications scientifiques afin de réunir dans un même document tout ce qu’il y a à savoir et tout ce qui pourrait survenir dans le futur.
Sur ce point, Robert Watson, président de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) à l’origine de cette enquête est formel : « Nous sommes en train de saboter notre propre bien-être à venir ».
A QUEL POINT LA PLANÈTE EST-ELLE EN DANGER ?
Cette étude de près de 900 pages dénonce la situation de certaines espèces qui pourrait bien devenir chaotique dans les années à venir. Selon les recherches menées par des chercheurs de la région Asie-Pacifique, les ressources en poissons de cette zone seront épuisées d’ici 30 ans, et d’ici 2050 90% de ses coraux pourraient être dangereusement détériorés.
Dans un autre registre, le continent africain pourrait voir disparaître, d’ici 2100, la moitié des oiseaux et des mammifères qui y vivent. L’avenir des espèces animales est menacé par cette surexploitation mais celui de l’Homme l’est également.
Face à ces prévisions catastrophiques, les chercheurs rappellent que « la biodiversité continue à décliner dans chaque région du monde, réduisant significativement la capacité de la Nature à contribuer au bien-être de la population. Cette tendance alarmante menace les économies, les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire et la qualité de vie des populations partout dans le monde »
INVERSER LA TENDANCE, UNE SITUATION ENCORE POSSIBLE ?
Markus Fischer, professeur suisse, s’est exprimé au sujet de cette situation méconnue du grand public : » en Europe et Asie centrale, la population de ces régions consomme plus de ressources naturelles renouvelables que ce qu’elle produit « . La Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité a complété ce constat en ajoutant que si l’on compte « les effets croissants du changement climatique (…) cette perte pourrait atteindre 40% d’ici 2050 dans les Amériques où elle s’élève déjà à 31%« .
Même si cette extinction de masse semble avoir commencé, elle n’est pas inévitable pour autant. De nombreuses personnes réfléchissent actuellement à des façons de réduire l’impact de l’Homme sur la planète. Parmi les pistes envisagées, on trouve la création de nouvelles aires protégées, la restauration de zones dégradées comme la Grande barrière de corail, la lutte contre le gaspillage alimentaire ou encore le développement de l’agriculture durable.
Par Justine Manchuelle, le
Source: Sciences et Avenir
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