C’est la fin d’une tradition jugée sexiste par beaucoup : les fameuses hôtesses du Tour de France, chargées de remettre le maillot au vainqueur de l’étape et de l’embrasser, seront désormais remplacées par un couple mixte. Ainsi, les vainqueurs se verront remettre leurs récompenses par un homme et une femme. Réclamé de longue date, ce changement a été salué par les associations féministes.
C’est une tradition qui avait la peau dure : à la fin de chaque étape du Tour de France, le vainqueur, sur le podium, se voyait remettre par 2 jeunes femmes, choisies pour leur plastique, le maillot marquant l’étape, ainsi qu’un bouquet de fleurs, une douche de champagne et une bise. Désormais, cette image appartient au passé : le directeur du Tour, Christian Prudhomme, au détour d’une phrase, a annoncé que désormais, ce serait un homme et une femme qui accueilleraient le vainqueur. « Vous aviez l’habitude de voir le champion entouré de deux hôtesses, avec cinq élus d’un côté et cinq représentants des partenaires de l’autre. Là, ce sera différent avec un seul élu et un seul représentant du partenaire du maillot jaune, ainsi qu’une hôtesse et un hôte pour la première fois. »
« Oui, c’est nouveau mais on le faisait déjà sur d’autres courses depuis 20 ans comme sur Liège-Bastogne-Liège », qui est organisée comme le Tour de France par Amaury Sport Organisation (ASO), a ajouté M. Prudhomme. Il n’a toutefois pas précisé si ces nouveautés amèneraient la fin du « bisou » mais, crise sanitaire oblige, il y a fort à parier que le respect des gestes barrières va mettre fin à cette tradition.
Les associations féministes se réjouissent de cette nouvelle. Ainsi, c’est le cas de la newsletter féministe Les Glorieuses qui est ravie de ce « petit pas dans la lutte contre l’hypersexualisation des corps féminins » :
De son côté, Claire Charlès, secrétaire générale des Effrontées, affirme que « c’est un vrai métier qu’on ne veut pas supprimer mais que l’on veut dépoticher ». Au-delà de la symbolique sexiste que recouvrait la présence des 2 hôtesses, beaucoup d’entre elles se plaignent d’agressions sexuelles, selon Mme Charlès. « Lors de la caravane du Tour, elles sont insultées, reçoivent des jets de bière voire d’urine, reçoivent des remarquent graveleuses, des mains aux fesses qui est une agression sexuelle. Et cette problématique n’est pas liée qu’au Tour de France. » Elle dénonce l’omerta et l’impossibilité pour les jeunes femmes de se plaindre car, si elles le font, « les agences ne vous appellent plus ». En 2019, Fatima Benomar, la cofondatrice de l’association, s’insurgeait : « Les femmes ne sont pas des récompenses ! » À présent, une autre question se pose : à quand un Tour de France féminin ? Bien qu’il ait existé entre 1984 et 1989, il a été arrêté pour des raisons économiques. Mettre en avant des femmes cyclistes plutôt qu’uniquement hôtesses serait un pas supplémentaire vers l’égalité.
Par Marine Guichard, le
Source: Courrier International
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« Dépoticher » quelle belle expression. Décidément les féministes ne savent plus comment se ridiculiser. Mais une question me vient à l’esprit: Qui oblige ces pauvresses à tenir le rôle de potiche? Je crois connaître la réponse mais je ne voudrais pas m’ériger en donneur de leçon. Après tout les femmes, féministes ou pas, peuvent bien faire ce qu’elles veulent de leur corps, alors de là à accepter de servir de récompense! D’autres le font de façon professionnelle sans que cela ne choque personne, on trouve même des vertus thérapeutiques à ces pratiques prétendues vieilles comme le monde. Qu’on y mette un homme ou une femme, je ne vois pas bien ce que ça change, ce seront toujours des potiches à propos desquelles je n’ai jamais vraiment compris quelle était l’utilité sur une estrade au coté d’un vainqueur d’étape, ni la présence niaiseuse des notables régionaux d’ailleurs.