Face au coronavirus, la solidarité se met en place en Italie. L’hôpital de Brescia a ainsi pu compter sur le soutien d’une start-up italienne afin de se réapprovisionner en valves respiratoires. L’entreprise lui a proposé ses services d’impression 3D afin de pallier la pénurie.
L’impression 3D au secours des hôpitaux
En Italie, les hôpitaux sont débordés face à l’épidémie et peinent à se réapprovisionner. Pour rappel, il s’agit du pays où le coronavirus sévit le plus durement après la Chine, avec à l’heure actuelle plus de 3 000 morts. Les médecins ont grand besoin de valves respiratoires pour soigner les malades. Ces valves servent à relier les masques à oxygène aux respirateurs utilisés par les patients souffrant de complications respiratoires. Elles doivent cependant être changées toutes les 8 heures, ce qui explique la pénurie dont souffre l’hôpital de Brescia, dans le nord de l’Italie, qui compte à lui seul 250 patients en soins intensifs.
Cristian Fracassi, un ingénieur italien de 36 ans et fondateur d’Isinnova, une start-up composée de 16 employés, a déclaré à Reuters avoir appris la situation de l’hôpital par le bouche-à-oreille : « On nous a dit que l’hôpital cherchait désespérément plus de valves. Elles sont appelées vannes Venturi et sont impossibles à trouver pour le moment, la production ne parvenant pas à répondre à la demande. » Il avait en effet reçu plus tôt un appel d’une rédactrice du journal Giornale di Brescia.
Le fondateur d’Isinnova et l’un de ses ingénieurs mécaniciens, Alessandro Romaioli, ont tout d’abord demandé à voir l’une de ces fameuses valves. Comme le rapporte BBC News, ils sont revenus à l’hôpital trois heures plus tard avec un prototype. Alessandro Romaioli a déclaré : « Ils l’ont testé sur un patient et ils nous ont dit que cela fonctionnait bien. Nous avons donc couru de nouveau à notre bureau et nous avons commencé à imprimer de nouvelles valves. »
Un travail extrêmement complexe
L’impression de ces valves respiratoires est un travail très complexe, puisque celles-ci ne mesurent qu’une dizaine de centimètres de haut pour environ 3 centimètres de diamètre. Cristian Fracassi a indiqué que « la valve a des trous et des tubes très fins, inférieurs à 0,8 cm – il n’est pas facile d’imprimer ces pièces. De plus, vous devez veiller à ne pas (contaminer) le produit – il doit vraiment être fabriqué de manière clinique. »
En coopérant avec une autre entreprise nommée Lonati, environ 100 nouvelles valves ont pu être produites par impression 3D, et ce, en seulement 24 heures, pour un coût inférieur à 1 €. Un second hôpital a contacté les deux entreprises afin d’obtenir des valves. Celles-ci sont fournies gratuitement, cependant la conception du modèle n’a pas été diffusée.
L’impression 3D comme réponse à la pénurie ?
L’impression 3D permet d’offrir une réponse à des chaînes d’approvisionnement gelées et à des industries à l’arrêt à cause du coronavirus. “Si nous avons agi rapidement, c’est uniquement parce qu’avec les imprimantes 3D, vous pouvez rapidement tester une petite production qui serait impossible à l’échelle industrielle. Nous souhaitons simplement qu’une seule chose reste de cette histoire : la communauté, composée d’un hôpital, d’un journal, d’une équipe de professionnels, a fait une course contre la montre et a sauvé des vies. C’est tout”, déclare Cristian Fracassi à 3dnatives.
Actuellement, une dizaine de patients sont soignés grâce à ces valves respiratoires.
Par Maurine Briantais, le
Source: Clubic
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