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Victoire : l’homosexualité n’est désormais plus un crime au Gabon

Cependant, en Afrique subsaharienne, être homosexuel peut encore trop souvent conduire à la mort

Image d’illustration — Timothy Hodgkinson / Shutterstock.com

C’est une victoire pour les communautés LGBTQ+ : l’Assemblée nationale gabonaise vient de dépénaliser l’homosexualité. Bien que rien ne soit encore totalement actée (le Sénat doit encore se prononcer), il s’agit tout de même d’une grande victoire pour ce pays d’Afrique subsaharienne, région ou l’homosexualité est encore bien trop souvent considérée comme illégale, voire passible de la peine de mort.

Le 23 juin, l’Assemblée nationale, chambre basse du Parlement gabonais, a adopté la dépénalisation de l’homosexualité. «Les relations sexuelles entre personnes de même sexe» ne sont donc plus punies par le Code pénal. Fait étonnant, jusqu’en 2019, la loi gabonaise ne mentionnait pas l’homosexualité, contrairement à de nombreux pays d’Afrique subsaharienne qui la réprime. Ce n’est qu’en juillet de cette même année qu’un amendement au Code pénal est venu interdire les relations sexuelles entre personnes de même sexe. De tels actes étaient passibles de 6 mois de prison maximum et d’une amende de 5 millions de francs CFA (7 600 euros).

Les députés ont donc voté la dépénalisation, par 48 voix pour, 24 contre et 25 abstentions. Le premier ministre, Julien Nkoghe Bekale, a porté le projet de lois et était présent lors des débats. Ce qui est étonnant, comme le rappelle Le Monde, c’est que la pénalisation de l’homosexualité, l’été dernier, est passée inaperçue, tandis que la dépénalisation aujourd’hui fait couler beaucoup d’encre parmi les médias nationaux. Ainsi, les oppositions sont virulentes, y compris parmi les députés : « Mes convictions religieuses, mon attachement à la Constitution et à nos valeurs ancestrales ne me commandent pas d’autoriser ou d’encourager de telles pratiques« , affirme un député, Blaise Louembé, à Gabon Media Time. Un autre, à Reuters, s’insurge contre les 48 députés ayant voté en faveur de la dépénalisation : « Quarante-huit députés ébranlent toute une Nation et ses us et coutumes. »

28 pays d’Afrique subsaharienne sur 49 interdisent l’homosexualité ou la réprime, parfois la peine de mort y est même appliquée. Certains pays ont légalisé les relations entre les personnes de même sexe, comme  le Bostwana, l’Angola, le Mozambique et les Seychelles la Côte d’Ivoire, le Mali, la République démocratique du Congo et le Lesotho, et donc maintenant le Gabon. L’Afrique du Sud l’a fait dès 1994, et a même légalisé le mariage entre personnes de même sexe dès 2006. Toutefois l’homophobie y est encore très prégnante. Le Tchad, le Nigeria et le Burundi ont quant à eux voté des lois durcissant la répression contre les homosexuels.

Par Marine Guichard, le

Source: Francetvinfo

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