L’anthropologie vient de franchir un pas de géant grâce à une équipe de chercheurs grecs qui ont utilisé des technologies de pointe pour reconstituer le visage d’Homo heidelbergensis. Cette espèce, qui a vécu entre 700 000 et 200 000 ans, est un ancêtre direct des Néandertaliens. Ce travail révolutionnaire, publié dans le Journal of Archaeological Science : Reports, n’est pas sans limites, mais il offre un nouvel éclairage sur le lointain passé.
Homo heidelbergensis
Homo heidelbergensis est une espèce éteinte du genre Homo qui a vécu principalement en Afrique et en Europe, avec quelques preuves possibles de sa présence en Asie. Ses caractéristiques anatomiques étaient significativement différentes de celles des espèces humaines plus anciennes. Par exemple, il avait une grande arcade sourcilière et un visage plutôt plat. Sa boîte crânienne était également plus grande, suggérant une possible augmentation de la capacité cérébrale.
Ce n’était pas simplement un hominidé de transition, mais une espèce à part entière qui a réussi à s’adapter à des environnements difficiles. C’était le premier hominidé à vivre dans un climat plus froid, ce qui est illustré par son corps court et large, probablement une adaptation pour conserver la chaleur. De plus, Homo heidelbergensis a joué un rôle crucial dans le développement de la technologie primitive, étant le premier à maîtriser le feu et à construire des abris rudimentaires. Les découvertes archéologiques associées à cette espèce, telles que les lances en bois de Schöningen, sont des preuves tangibles de ses avancées technologiques.
Homo heidelbergensis a été utilisé pour la première fois en 1908 pour désigner une ancienne mâchoire humaine trouvée dans une carrière à Mauer, un hameau allemand proche de Heidelberg. La mâchoire avait été trouvée en 1907. L’espèce n’a cependant été plus largement acceptée qu’à partir de la fin du XXe siècle, lorsque d’autres vestiges ont été découverts.
La technologie au service de l’histoire
La reconstitution du visage de cette espèce éteinte est le fruit d’un travail complexe associant des techniques modernes comme la numérisation 3D. Le crâne de Petralona, découvert en 1960 dans le nord de la Grèce, a été utilisé par l’anthropologue Christina Papageorgopoulou de l’université Démocrite de Thrace et ses collègues pour reconstruire le visage de cette espèce disparue.
Le crâne de Petralona, l’un des restes humains les plus complets du Pléistocène moyen, est une découverte paléoanthropologique importante en Europe, selon les experts. Ce crâne est conservé au musée de géologie, de paléontologie et de paléoanthropologie de l’université Aristote de Thessalonique. Le crâne de Petralona est celui d’un homme, assez jeune, âgé d’environ 35 ans, avec une masse corporelle estimée à 52 kg.
Le scanner 3D Artec Spider a été utilisé pour numériser un moulage du crâne original, et la mâchoire de Mauer, découverte en Allemagne, a complété la reconstruction. Le crâne de Petralona est en excellent état, ce qui a permis une approximation faciale de haute précision. La technologie a également permis de surmonter certaines des limites inhérentes à l’approximation faciale des hominidés archaïques.
Les enjeux de la reconstruction faciale
La reconstruction faciale d’Homo heidelbergensis n’est pas simplement un exercice académique ; elle a des implications profondes dans les secteurs culturel, éducatif et scientifique. À une époque où la technologie de l’information permet une diffusion rapide et large de la connaissance, ce type de reconstruction pourrait devenir un outil précieux pour l’éducation et la conservation du patrimoine culturel.
Toutefois, il est crucial de noter les limites de cette méthode. La mâchoire de Mauer, bien que considérée comme un excellent complément au crâne de Petralona, pourrait introduire des éléments variables ou inconnus dans la reconstruction. De plus, malgré les avancées technologiques, les techniques d’approximation faciale ont des limites qui sont bien connues des chercheurs dans le domaine.
La reconstitution du visage d’Homo heidelbergensis par des anthropologues grecs représente un jalon majeur dans la quête pour comprendre le passé ancestral. Bien que la méthode ait ses limites, les implications pour l’éducation et la culture sont inestimables.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: Sci.News
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Catégories: Actualités, Histoire
et tout ce temps et l’argent qu’il a fallu pour cela ne pourrait t-il pas servir plutôt à savoir quel est notre avenir sur cette planète perdue ?