Sur la base de découvertes sur des îles éloignées, il a été suggéré qu’Homo erectus était un habile navigateur, disposant de compétences avancées en matière de communication. Un tableau qu’une nouvelle étude contribue à remettre en question.
Un débat tenace
Apparu pour la première fois dans les archives archéologiques il y a environ 2 millions d’années, H. erectus s’est progressivement répandu en Eurasie avant de disparaître il y a un peu plus de 100 000 ans. Au fil des années, il a même été proposé que cette ancienne espèce d’hominidé était parvenue jusqu’aux îles de Flores (océan Indien) et de Crète (Méditerranée), impliquant qu’elle possédait une forme de langage précoce pour coordonner la construction d’embarcations et naviguer.
Selon Rudolf Botha, de l’université de Stellenbosch, des outils préhistoriques en pierre crétoise avaient été initialement attribués à cette espèce, mais des analyses ultérieures ont conclu qu’ils auraient été plus probablement fabriqués par des Néandertaliens. Par ailleurs, aucun reste d’H. erectus n’a jamais été découvert sur l’île grecque.
À Flores, les témoignages fossiles les plus anciens sont ceux d’Homo floresiensis, qui pourrait descendre d’H. erectus, mais également d’Homo habilis ou d’Australopithecus.
S’il n’existe à ce jour aucune preuve solide de la présence d’H. erectus sur ces îles, elle aurait pu se retrouver accidentellement à Flores après avoir dérivé sur des « radeaux naturels », ou amas de végétation, facilement accessibles. Selon le chercheur, des observations ponctuelles et des modèles pertinents suggèrent que les tsunamis et les cyclones auraient pu jouer un rôle.
De nouvelles preuves nécessaires
Dans l’ensemble, cette nouvelle analyse publiée dans le Cambridge Archaeological Journal conclut qu’il n’existe à ce jour pas suffisamment de preuves pour affirmer qu’H. erectus a intentionnellement construit des embarcations et pris la mer, mais que cela ne signifie pas nécessairement que l’espèce ne disposait pas de compétences linguistiques.
De précédents travaux avaient estimé que des techniques de chasse et de boucherie collaboratives constituaient une preuve de l’utilisation du langage chez cette espèce, réputée pour son important volume cérébral.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
Étiquettes: langage, hominide, Homo erectus
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