Quand on regarde la météo à Paris ce 22 novembre — température autour de zéro, gel nocturne — on peut se demander : sommes-nous en train d’entrer dans un hiver rude pour la France ? Plusieurs indices scientifiques suggèrent que l’hypothèse d’un hiver particulièrement froid n’est pas à exclure. Bien sûr, prévoir un hiver entier reste complexe, mais les signaux convergent.
Des indicateurs qui tirent la sonnette d’alarme
Premièrement, l’agence météo française et d’autres observatoires climatiques pointent « les probabilités que l’hiver 2025-2026 soit plus froid que la moyenne » pour la France.
En parallèle, on observe un affaiblissement du vortex polaire (« polar vortex ») en stratosphère, ce qui signifie que le mur qui enferme habituellement l’air froid arctique tend à se fragiliser. Cela ouvre la voie à des invasions d’air froid vers les latitudes moyennes, dont l’Europe fait partie.
Enfin, la phase actuelle de certains grands indices climatiques (oscillation nord‐atlantique NAO négative, phase QBO est) favorise les schémas où l’air froid descend vers l’Europe.

Pourquoi cela pourrait concerner Paris & la France
Paris et la France métropolitaine sont « dans la ligne de mire » lorsqu’il s’agit de descentes d’air polaire. Si le vortex polaire se fragmente suffisamment tôt, l’air glacial arctique peut s’engouffrer vers le sud-ouest européen. Cela ne veut pas dire que chaque jour sera glacial, mais cela augmente la probabilité de vagues de froid plus fréquentes ou plus intenses que la moyenne.
De plus, un hiver plus froid que la normale soulève des enjeux concrets : consommation énergétique, risques pour les personnes vulnérables, logistique urbaine (transport, chauffage). À Paris, où l’infrastructure urbaine est dense, les effets peuvent être ressenti plus fortement.
Mais attention : des zones d’incertitude
Malgré ces signaux, plusieurs facteurs restent incertains. Le climat est un système chaotique : avoir un vortex polaire affaibli ne garantit pas automatiquement un hiver glacial. Les modèles à long terme ont une marge d’erreur importante. Par exemple, une forte NAO positive ou un blocage météorologique différent pourrait limiter les effets du froid.
De plus, bien que les signaux « froid » soient nombreux, certains attendent une neige massive ou un gel prolongé. La réalité pourrait être un hiver globalement « normal » mais ponctué d’épisodes froids marqués.
Et maintenant, que faut-il surveiller ?
Pour affiner les prévisions, deux éléments seront à suivre de près.
D’une part, l’évolution du vortex polaire et la survenue possible d’un événement de « chauffage soudain de la stratosphère » (SSW – Sudden Stratospheric Warming). Si cet événement se produit tôt, les chances d’un hiver froid augmentent nettement.
D’autre part, l’évolution de l’oscillation nord-atlantique (NAO) : si elle reste négative pendant une longue période, cela favorise les épisodes de froid européen.
Conclusion : va-t-on avoir “un hiver très froid” ?
La réponse courte : peut-être, mais ce n’est pas garanti. Les tendances sont là, les signaux se renforcent, mais tout dépendra de la façon dont ces phénomènes se combinent.
Il est raisonnable pour les habitants de Paris et de la France de se préparer à un hiver plus frais que la moyenne, voire ponctué d’épisodes de grand froid. Mais il faut rester mesuré : un hiver glacial ne se décrète pas uniquement à partir de quelques indicateurs.