Un herbier vieux de 200 ans qui appartenait au Museum d’Histoire Naturelle de Paris a été détruit par la douane australienne à la suite d’une erreur. Ce n’est pas la première fois qu’un événement similaire s’y déroule…
Une erreur tragique de communication
« C’est une perte irréparable », raconte Michel Guiraud, directeur des collections du Muséum d’Histoire Naturel. L’histoire semble folle, elle a pourtant bel et bien eu lieu ! La douane australienne a détruit un herbier qui appartenait au muséum suite à une erreur de communication. « Dans cet herbier, il y avait six spécimens types, c’est-à-dire des spécimens de référence, qui portent absolument tous les critères permettant de décrire une plante », ajoute-t-il.
Ces échantillons dataient du 19e siècle et avaient été envoyés en Australie à la demande de chercheurs. L’échange d’échantillon est un phénomène courant et même indispensable pour le bon fonctionnement de la recherche scientifique mondiale. Les experts d’ici étudient des échantillons de là-bas et cette bonne communication permet souvent de faire des découvertes et finalement de faire avancer la science. « On a détruit des indices de la biodiversité d’il y a 200 ans, qui sont importants quand on veut étudier les changements climatiques », explique toujours Michel Guiraud. Au total, ce sont 105 spécimens uniques qui ont été détruits.
Une perte inestimable
Tout a commencé en décembre 2016 lorsqu’une équipe australienne dépose une demande officielle de prêt d’échantillons auprès du Museum de Paris. Malgré quelques difficultés, les spécimens sont malgré tout envoyés et resteront bloqués à la douane, en quarantaine pendant plus d’un mois à cause de documents manquants. De plus, les autorités australiennes expliquent que la confusion est aussi venue du fait que sans savoir ce qu’il y avait à l’intérieur les agents de quarantaine s’étaient fiés à l’évaluation du colis envoyés, soit 2 euros. En effet, comme il est impossible d’évaluer le prix de ces pièces uniques, il est de coutume pour les envois d’échantillons d’y mettre cette valeur dans le but de ne pas être classé dans la catégorie des produits commerciaux, ce qui est le cas pour les biens dépassant 15 euros.
Michelle Waycott, une responsable de la direction de l’Australasian Herbaria raconte que la douane a simplement dit que « les documents envoyés ne correspondaient à ce qu’ils avaient demandé et a réagi en détruisant les échantillons avant qu’une autre solution ne soit trouvée. » D’habitude, une solution plus diplomatique est trouvée après des discussions téléphoniques ou un échange de mails mais ici tout semble pointer vers une simple erreur de communication.
L’Australie n’en n’est pas à son coup d’essai
Il s’agit là en plus de la deuxième expérience de style pour l’Australie. Une histoire similaire s’était déroulé avec des échantillons néozélandais. Le pays a d’ailleurs annoncé qu’il ne participerait plus à ces programmes d’échanges avec l’Australie. Michelle Waycott explique qu’il s’agit là « d’un grand problème pour nous mais je le comprends. Je n’approuverai pas l’envoie à l’étranger si c’est pour qu’ils soient détruits. »
Une enquête est actuellement en cours au sein du ministère de l’agriculture et des ressources d’eaux en Australie.
Par Salim Berkoun, le
Source: The Guardian
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