La Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) et l’Union nationale des étudiants de France (UNEF) ont récemment publié leurs baromètres annuels et ont constaté une forte croissance du coût de la rentrée et de la vie universitaire. Une augmentation qui surpasse même l’inflation.
La FAGE, premier syndicat étudiant de France, a publié son baromètre annuel le dimanche 18 août 2019. Son concurrent, l’UNEF a également sorti le sien, deux jours plus tôt, le vendredi 16 août 2019, dans une étude annuelle. Bien que l’analyse des deux associations soit différente, il en est ressorti un constat similaire : le coût de la rentrée et de la vie universitaire s’est largement accru par rapport à 2018. Ces constats se basent également sur les chiffres de l’INSEE qui témoignent également d’une hausse des prix à la consommation.
Une situation fluctuante
En 2018, la FAGE avait constaté que le coût global de la rentrée avait connu une diminution significative de 6,79 %, notamment grâce à la suppression de la cotisation à la Sécurité sociale étudiante. Toutefois, ce schéma ne s’est malheureusement pas répété cette année.
En effet, selon la FAGE, un étudiant universitaire non boursier de 20 ans, qui ne vit plus dans le domicile familial et qui entre en licence devra débourser cette année en moyenne 2 285 euros pour régler le coût de sa rentrée universitaire. Cela représente une hausse de 1,96 % par rapport à 2018. Une augmentation que la fédération attribue notamment à la hausse de 2,73 % des frais de la vie courante.
La hausse des coûts de la rentrée et de la vie étudiante dépasse celle des frais de la vie courante
De son côté, le constat de l’UNEF n’est guère mieux. Dans son étude annuelle, l’UNEF estime que le coût de la vie étudiante est en croissance de 2,83 % alors que l’inflation est de 1,20 % par an.
Les deux organisations syndicales s’accordent à dire que cette forte augmentation trouve ses causes notamment dans l’augmentation du loyer moyen. L’UNEF déclare que cette hausse atteint les 3,86 % dans le parc privé et elle est plus marquée dans les villes comme Mulhouse (Haut-Rhin), Rennes ou Bordeaux. L’UNEF soulève également un autre facteur : l’augmentation des tarifs des transports en commun.
Pour les deux organisations, l’accroissement des prix des loisirs et des produits courants comme la nourriture, les vêtements, les produits d’entretien et d’hygiène, les complémentaires santé, la Contribution de vie étudiante et de campus (CVEC) et les frais liés à l’achat de matériel pédagogique y sont également pour quelque chose.
La solution serait une réforme profonde des aides sociales
Si les étudiants européens devront supporter cette hausse des coûts, que dire des nouveaux étudiants étrangers dont les coûts de rentrée sont encore plus conséquents ? A titre d’exemple, les frais universitaires pour un étudiant étranger en licence passent de 170 à 2 770 euros ; tandis qu’en master, ils passent de 234 à 3 770 euros. Bien que certains établissements aient décidé de maintenir leurs frais, la hausse des coûts touchera quand même des dizaines de milliers d’étudiants selon l’UNEF. La FAGE, quant à elle, qualifie cette situation d’injuste et déclare que « ce n’est pas aux étudiants de contribuer au sous-financement de l’enseignement supérieur par l’Etat ».
Par ailleurs, les deux organisations s’inquiètent de la forte progression de la précarité étudiante. Pour la FAGE, la solution se trouve dans une « réforme d’ampleur du système d’aides sociales et la création d’une aide globale d’indépendance », calculée selon « la situation de l’étudiant et des revenus déclarés du foyer fiscal auquel il est rattaché ». L’UNEF aussi appelle à la mise en place d’ « un plan d’urgence de refonte des aides sociales », le rajout des étudiants bénéficiaires de bourses et la revalorisation de 20 % de ces bourses.
En marge de cette situation, le montant actuel des bourses sur critères sociaux augmentera d’en moyenne 1,10 % pour l’année 2019-2020. Un montant qui, selon le syndicat étudiant, est largement insuffisant pour couvrir les besoins des étudiants.
Par Micka Hanitrarivo, le
Source: Le Monde
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