Depuis les premiers pics de pollution dans la métropole, Grenoble a toujours affiché des scores alarmants. Ce mardi 31 janvier 2017 marque son douzième jour consécutif en alerte de niveau 1 de pollution par particules fines. Afin de trouver les solutions les plus adaptées, l’agglomération grenobloise a installé des capteurs sur ses tramways visant à affiner les mesures de la qualité de l’air, permettant de détailler la concentration des polluants autour des axes de circulation.
Selon une étude menée en 2016 par l’Institut pour l’avancée des biosciences, la pollution de l’air provoque un décès tous les trois jours dans l’agglomération grenobloise, et serait à l’origine de 3 à 10 % des nouveaux cas de cancers du poumon. Pour répondre à ce rapport accablant, la ville de Grenoble a pris les mesures nécessaires, par arrêté préfectoral, d’interdire la circulation des voitures à essence datant de 1997 et les diesels d’avant 2006, ainsi que les cars et poids lourds d’avant 2009, tout en réduisant de 20 km/h à 70 km/h la vitesse sur les autoroutes.
Les deux principales sources d’émission connues sont le chauffage à bois et le trafic. Dès lors, il est fortement recommandé de prendre les transports en commun rendus gratuits. Car ce sont ces mêmes transports en commun qui sont chargés de passer au peigne fin les particules fines de l’agglomération en arpentant les rues. Depuis la mi-décembre, les capteurs mesurent en temps réel les particules fines PM10 et PM2,5 sur l’ensemble de la ligne A de Fontaines à Echirolles, en passant par le centre-ville de Grenoble. Ces appareils prennent une mesure toutes les deux minutes, soit 5 700 données par jour, et consomment très peu d’énergie. Baptisé GreenZenTag, ce nouveau concept est expérimenté par Lemon, le laboratoire d’expérimentation des mobilités de l’agglomération grenobloise avec deux start-up locales.
Si ce nouveau dispositif a été élaboré, c’est pour apporter davantage de précisions et de pertinence aux analyses. Dans la mesure où la qualité de l’air est généralement relevée tous les trois jours par des stations fixes qui couvrent de manière imparfaite le territoire, et dont les données sont couplées aux prévisions météorologiques, ces nouveaux capteurs vont pouvoir apporter une infographie complémentaire en temps et en heure, ratissant l’ensemble de l’agglomération. « Ils sont parfaitement complémentaires de la dizaine de stations fixes exploitées dans l’agglomération grenobloise par Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, l’association agréée de mesure de la qualité de l’air », assure Rémy Lagache, ingénieur chargé du suivi des mesures à Egis environnement.
Green zen tag : Lancement des micro-capteurs embarqués pour mesurer et géolocaliser à grande échelle la pollution de l’air en déplacement ! pic.twitter.com/LDgB0OGiOu
— SMTC Grenoble (@smtc_grenoble) 19 décembre 2016
Après les premiers jours d’essai, il semblerait que cette technologie, pourtant moins sophistiquée que celle des stations fixes, donne des résultats semblables et apporte des données complémentaires cohérentes. « Les teneurs en particules augmentent au fur et à mesure que l’on approche du centre-ville et la traversée des grands axes de circulation montre bien au moins un doublement des concentrations de particules de 100 à 200 mètres de part et d’autre des voies les plus fréquentées », affirme Rémy Lagache.
Avec cette nouvelle cartographie de la pollution, la qualité de l’air est géolocalisée à l’échelle de la rue et des différents lieux de vie. Un dispositif donc fiable, et peu coûteux puisque l’équipement d’une ligne de tramway coûterait trois à quatre fois moins cher que l’installation d’une station fixe, une solution idéale pour les petites communes.
Par Tom Savigny, le
Source: sciences et avenir
Étiquettes: pollution, grenoble, tramway
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