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Greffe : des chercheurs modifient pour la première fois le groupe sanguin du rein d’un donneur

Cette percée ouvre la voie à des organes prélevés « universels »

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— crystal light / Shutterstock.com

Une équipe de chercheurs britanniques a utilisé une technique innovante pour faire passer pour la première fois un rein du groupe sanguin B au groupe O, ouvrant la voie à des organes prélevés « universels ».

Faire passer un rein du groupe sanguin B au groupe O

Le groupe sanguin est déterminé par la présence d’antigènes à la surface de nos globules rouges (l’antigène A pour le groupe A, B pour le groupe B, A et B pour le groupe AB), ou leur absence dans le cas du groupe universel O, impliquant que de tels organes puissent être greffés sur n’importe quel patient, sans risque de rejet.

Les chercheurs de l’université de Cambridge ont testé un moyen de convertir les organes A, B et AB en organes de type O, afin d’élargir considérablement le stock disponible pour les transplantations. Décrite dans la revue British Journal of Surgery, cette nouvelle approche repose sur l’utilisation d’une enzyme dérivée d’une bactérie, appelée GH110B, agissant comme une paire de « ciseaux moléculaires » pour éliminer les antigènes.

La perfusion de l’enzyme dans les organes à l’aide d’une machine normothermique, faisant circuler du sang oxygéné dans ces derniers afin de les préserver, a effectivement permis d’obtenir un organe de type O. Cette technique a dans un premier temps été testée sur des morceaux de tissu rénal humain, avant de passer à trois reins complets de groupe sanguin B. D’une durée d’environ six heures, le processus a permis de réduire de plus de 90 % la quantité d’antigènes dans les organes.

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— Magic mine / Shutterstock.com

Vers des organes prélevés universels

Ces résultats font écho à des travaux menés plus tôt cette année, ayant impliqué une technique de perfusion enzymatique similaire pour éliminer les antigènes de type A de poumons humains.

Des expériences ultérieures avaient montré que les organes traités se comportaient beaucoup mieux lorsqu’ils étaient exposés à du sang présentant des niveaux élevés d’anticorps anti-A, avec des lésions immunitaires minimales quand les organes témoins présentaient des signes importants de rejet.

Si les auteurs de la nouvelle étude n’ont pas encore franchi cette étape importante, il s’agit de la prochaine sur la liste, qui permettrait potentiellement de sauver davantage de vies en réduisant le nombre d’organes gaspillés et les listes d’attente pour de telles greffes.

Par Yann Contegat, le

Source: New Atlas

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