En Arabie saoudite, des chercheurs ont récemment fait une incroyable découverte : il s’agit d’une gravure rupestre représentant Nabonide, le dernier roi babylonien qui a vécu au sixième siècle avant Jésus-Christ, juste avant la chute de Babylone.
La puissance de la civilisation babylonienne
Le royaume de Babylone, situé en Mésopotamie du sud, est l’un des royaumes antiques les plus anciens et fut sans aucun doute l’un des plus puissants. De ce royaume est née la civilisation babylonienne, dont beaucoup de traces ont été conservées, et à l’origine de grandes inventions et de grandes découvertes.
Mais en plus d’être puissant, le royaume de Babylone, aussi appelé Empire babylonien, était colossal en taille. À son apogée, il s’étendait du golfe Persique à la mer Méditerranée. Par ailleurs, Nabonide a également conquis des territoires appartenant désormais à l’Arabie saoudite, au début de son règne. En retraçant son parcours, on voit que quatre ans après avoir pris le pouvoir, Nabonide a donné la place de co-régent à son fils Belshazzar et s’est exilé à Tayma, une ville située à quelque 160 miles au nord d’Al Hait. Il y serait resté jusqu’aux environs de 543 avant notre ère.
Une découverte exceptionnelle
Cette information a été rapportée par la chaîne Arab News, qui déclare que des spécialistes en archéologie travaillant pour la Commission saoudienne du tourisme et du patrimoine national ont découvert dans le gouvernorat d’Al-Hadeed, au nord du pays, une gravure sur pierre de basalte vieille de 2 550 ans. Selon le communiqué officiel, on peut lire sur cette gravure 26 lignes d’écriture cunéiforme. Un record est donc établi par cette gravure qui devient de fait la plus longue inscription cunéiforme découverte à ce jour en Arabie saoudite.
Cette découverte est loin d’être anecdotique, puisqu’elle pourrait nous en apprendre plus sur l’histoire de la péninsule arabique et les liens avec les habitants de Mésopotamie, d’autant plus que la gravure a été découverte dans la ville d’Al Hait, dans laquelle on trouve nombre de vestiges tels que des ruines de forteresse, de l’art rupestre et des installations hydrauliques, signe de son prestige dans l’Antiquité selon les archéologues. L’histoire d’Al Hait a « une grande importance historique » et s’est en effet écrite « entre le premier millénaire avant Jésus-Christ jusqu’au début de l’ère islamique », ajoute Owen Jarus, sur Live Science.
Une gravure fascinante et mystérieuse
De surcroît, la gravure montre une figure royale en position debout. Nous savons qu’il s’agit d’un roi en raison de son sceptre, et les archéologues estiment qu’il s’agit de Nabonide, le dernier roi de Babylone dont nous avons parlé plus tôt. Quatre symboles sont également visibles devant lui : un croissant de lune, un soleil, un serpent et une fleur. Beaucoup d’incertitudes demeurent cependant, notamment concernant la signification religieuse de ces symboles : que veulent-ils dire ? Des comparaisons avec d’autres gravures pour tenter d’en établir le sens restent à réaliser.
Selon le History Blog, ces symboles seraient liés à des divinités du panthéon mésopotamien. L’étoile serait donc l’étoile d’Ishtar, le soleil serait le disque ailé du dieu du soleil Shamash et le croissant représenterait la divinité de la Lune Sin.
Les raisons de l’exil de Nabonide
Nabonide, qui a régné entre -556 et -539, aurait donc quitté Babylone en -543, pour des raisons encore inconnues des historiens. Toutefois, Arkeonews suggère l’idée que son exil aurait pu lui être imposé à la suite d’un coup d’État, puisqu’il n’avait à ce moment là plus d’autorité ni politique ni religieuse.
Une autre hypothèse évoque l’idée que des différends entre le clergé et les hautes sphères de Babylone auraient pu provoquer le départ de Nabonide, puisque toujours selon le History Blog, ce dernier aurait tenté d’effectuer des changements dans la hiérarchie religieuse des croyances de son peuple. Il aurait voulu considérer le dieu de la Lune comme étant supérieur à tous les autres dieux, ce qui aurait suscité le courroux de la noblesse babylonienne.
Beaucoup de mystères résident encore autour de cette figure royale de Nabonide, notamment concernant ce qu’il est devenu après la chute de Babylone. L’Enyclopedia Britannica suggère qu’il a été capturé par l’un des généraux de Cyrus et exilé. En effet, c’est à la fin de son règne que l’Empire babylonien fut attaqué par Cyrus le Grand, empereur de Perse, ce qui provoqua la chute de l’Empire babylonien.
Par Jeanne Gosselin, le
Source: Smithsonian Mag
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