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Monsanto accusé de payer de faux agriculteurs pour défendre le glyphosate

Une enquête menée par le quotidien britannique « The Independent » et la cellule d’investigation de Greenpeace vient de révéler que la société Monsanto aurait créé de toutes pièces des groupes de « faux agriculteurs » ayant pour mission de défendre le glyphosate.

 

Des groupes d’agriculteurs fantômes chargés de défendre le controversé glyphosate

Pour Monsanto, tous les moyens sont bons pour défendre le très controversé glyphosate, herbicide classé comme cancérigène probable entrant notamment dans la composition du Roundup (le « best-seller » de la marque). En effet, selon une enquête accablante menée conjointement par Greenpeace et The Independent, la société aurait créé des groupes de faux agriculteurs dans plus de sept pays du globe avec le concours de l’entreprise Red Flag Consulting, pourtant inscrite au registre de transparence de l’Union Européenne.

Ces groupes montés de toutes pièces, prenant différents noms selon les pays, comme « Free to Farm » en Angleterre ou « Liberta di Coltivare » en Italie, seraient présents sur plus de 33 foires agricoles. Sur la page Twitter du groupe français « Agriculture et Liberté », on apprend notamment que ce dernier serait composé « d’agriculteurs unis pour protéger leur mode de vie et leurs moyens de subsistance » et soutenu par « une coalition d’utilisateurs et de fabricants de produits agricoles ». Problème de taille : nulle trace des dits agriculteurs parmi les fondateurs du groupe.

© Flickr

 

Red Flag aurait reçu entre 100 000 et 200 000 euros de la part de Monsanto

Accusée d’avoir mis en place cette vaste supercherie, l’entreprise irlandaise Red Flag Consulting, qui avait déjà travaillé par le passé pour des clients douteux, comme la British American Tobacco, aurait reçu entre 100 000 et 200 000 euros de la part de Monsanto en 2017. Dans un document promotionnel, Red Flag se vantait notamment d’avoir « remporté la plus grande campagne de réglementation et d’affaires publiques de l’Union européenne grâce à des alliés non-traditionnels ».

Selon Greenpeace, il est évident que le communiqué en question fait référence à la campagne contre l’interdiction du glyphosate montée de toutes pièces par Red Flag. Une accusation à laquelle les responsables de l’entreprise se sont empressés de répondre par le biais d’un communiqué, en affirmant « n’avoir jamais prétendu être un groupe de fermiers, n’avoir exercé aucun lobbying et uniquement cherché à rétablir la vérité sur le glyphosate auprès d’agriculteurs qui ont ensuite souhaité fait entendre leur voix ».

Par Yann Contegat, le

Source: Nouvel Obs

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