
Des chercheurs ont annoncé la création d’une nouvelle glace exotique, prédite il y a plus de quinze ans et que l’on pense exister sur certaines planètes et lunes du Système solaire.
Glace plastique VII
Si les glaçons que vous mettez dans votre verre constituent sans doute la forme de glace la plus évocatrice, il en existe en réalité environ une vingtaine. Se formant sous différentes pressions et températures, elles présentent des structures cristallines uniques.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Nature, une équipe internationale de scientifiques est parvenue à créer une nouvelle version de la glace VII. Connue pour se former naturellement dans les profondeurs de la Terre, elle possède une structure cristalline cubique, quand celle de la glace ordinaire se révèle hexagonale.
La « glace plastique VII » se révèle un peu plus flexible que la glace VII classique : bien que ses molécules forment toujours un réseau cubique rigide, elles présentent un mouvement de rotation de l’ordre de quelques picosecondes, qui rappelle celui de l’eau liquide.
Plastic Ice VII – A Component of Ice World Interiors?https://t.co/wEqykHj4vW #astrobiology #astrochemistry #astrophysics #exoplanet pic.twitter.com/XSS3eX3gWy
— Astrobiology (@astrobiology) February 22, 2025
Pour obtenir cet état « hybride », des températures comprises entre 127 et 327 °C et des pressions allant de 0,1 à 6 gigapascals ont été nécessaires.
Une transition vraisemblablement continue
Les mesures de diffraction des neutrons et des rayons X ont montré que dans certaines circonstances, la transition entre la glace VII et le glace plastique VII semblait continue.
Selon les chercheurs, de telles observations suggèrent que la phase plastique pourrait être le précurseur de l’insaisissable phase superionique (autre phase exotique hybride de l’eau prédite à des températures et des pressions encore plus élevées), où l’hydrogène peut se diffuser librement à travers la structure cristalline de l’oxygène.
On pense que les phases plastique et superionique de la glace pourraient exister sur des planètes comme Uranus et Neptune, ou sur la lune de Jupiter Ganymède. L’étude approfondie de la nouvelle glace pourrait contribuer à éclairer la dynamique de ces mondes.
En juillet dernier, le télescope spatial James-Webb avait détecté une forme étrange de glace dans l’espace.