Certains processus environnementaux nous paraissent physiquement immuables, comme la formation de la glace. Pourtant, un type de bactéries permet d’enclencher ce processus au-dessus du point de congélation normal, c’est-à-dire 0 °C. Les scientifiques se sont penchés sur les caractéristiques qui permettent à ce micro-organisme de provoquer cette congélation précoce.
Des chercheurs allemands et américains ont étudié un type de bactéries, Pseudomonas syringae, capables de provoquer la création de glace à des températures au-dessus du point de congélation normal. Les scientifiques savaient depuis longtemps que certains micro-organismes peuvent favoriser la croissance des cristaux de glace, comme les bactéries utilisées pour créer la neige des stations de ski, par exemple. Mais jusqu’à présent, le mécanisme exact qui permettait ce phénomène n’avait pas été étudié de près.
Pour leur étude, les chercheurs ont observé les effets d’échantillons de Pseudomonas syringae sur des gouttelettes d’eau en suspension dans l’air et sur d’autres disposées sur une surface. A la suite de cela, ils ont découvert que la bactérie utilisait deux techniques différentes pour favoriser la formation de glace.
D’une part, parmi les protéines qui entourent la bactérie, certaines sont hydrophobes et d’autres hydrophiles. Cela permet ainsi d’opposer deux forces qui transportent les molécules d’eau autour de la bactérie, les transformant en formations qui favorisent l’apparition de cristaux.
La seconde technique consiste à utiliser l’énergie vibratoire pour éliminer la chaleur de la zone entourant les molécules alignées, cela les rendant plus froides et entrainant la formation de cristaux de glace à des températures au-dessus de zéro.
Cette recherche sur Pseudomonas syringae, qui contient aussi des protéines antigel, pourrait avoir des implications, notamment concernant la formation de cristaux de glace dans l’atmosphère ou encore sur les plantes. Cela pourrait également permettre un plus grand contrôle du processus de givrage ou de dégivrage et améliorer, par exemple, la gestion du froid dans l’agroalimentaire.
Cette étude scientifique, même si elle ne permet pas pour l’instant d’avancée majeure, octroie à la science une meilleure compréhension de son environnement. Mais l’intérêt de tels travaux réside surtout dans les applications possibles qu’ils pourraient permettre dans un futur proche. Si les capacités des micro-organismes vous intéressent, découvrez également cette bactérie capable de venir à bout du polyester.
Par Maxime Magnier, le
Source: Phys
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