Une société minière norvégienne a annoncé la découverte dans le sud du pays d’un gisement massif de terres rares, qui contribuerait à sécuriser l’approvisionnement de l’Europe.
Gisement géant
Selon le dernier rapport de Rare Earths Norway, l’affleurement rocheux de Fen, situé près du lac Norsjø, au sud-ouest d’Oslo, contient quelque 8,8 mégatonnes d’oxydes de terres rares, dont une mégatonne et demie d’éléments actuellement utilisés dans les moteurs d’avion ainsi que les aimants destinés aux éoliennes et aux véhicules électriques.
Connu sous le nom de « complexe de carbonatite de Fen », ce gisement géant correspondait il y a 580 millions d’années à la cheminée d’un volcan actif. Au fil du temps, sa partie supérieure s’est érodée, exposant à la surface cette cavité remplie de magma, d’un diamètre d’environ 2 kilomètres.
Le magma s’est progressivement solidifié en carbonatite, roche renfermant des éléments de terres rares d’importance, tels que le néodyme et le praséodyme.
"The heart of an ancient volcano in Norway hosts Europe's largest deposit of rare earth elements, according to the mining company Rare Earths Norway."https://t.co/6uC07BPNe9
— Human Progress (@HumanProgress) June 13, 2024
La société minière a souligné que son estimation portait uniquement sur la partie supérieure de la base de l’ancien volcan, s’étendant jusqu’à 468 mètres sous le niveau de la mer. Il est probable que d’importantes quantités de terres rares se trouvent à des profondeurs plus importantes (jusqu’à 1 000 mètres sous le niveau de la mer).
Réduire la dépendance de l’Europe à l’importation
Rare Earths Norway prévoit de poursuivre les forages exploratoires et de construire une usine pilote près de l’affleurement pour transformer le minerai en éléments de terres rares purs, qui contribueraient à réduire significativement la dépendance de l’Union européenne à l’importation.
Selon un rapport publié par l’Oxford Institute for Energy Studies, en 2023, environ 70 % de l’approvisionnement mondial en éléments de terres rares provenait de Chine, où 90 % de tous les éléments de terres rares sont actuellement traités.
Il y a deux ans, des chercheurs de l’université du Texas avaient dévoilé un procédé de séparation innovant, permettant d’extraire facilement et rapidement ces précieuses ressources des déchets de combustion du charbon.