La société Genomic Prediction compterait proposer aux cliniques américaines pratiquant la fécondation in-vitro un test génétique destiné à prévenir les risques de maladie et à évaluer le futur QI des embryons. Une initiative controversée qui pose de nombreuses questions éthiques.

 

Pouvoir sélectionner les embryons en fonction de leur QI potentiel

Basée dans le New Jersey, Genomic Prediction a mis au point un test génétique permettant de savoir si un embryon obtenu par fécondation in vitro risque d’être atteint de certaines maladies et d’évaluer son QI potentiel. Selon les révélations du site New Scientist, le test en question évaluera notamment les risques qu’un embryon présente un « faible niveau d’intelligence », et bien que l’entreprise assure s’intéresser uniquement aux cas représentant « un handicap mental », elle n’exclut pas d’employer cette techniques à d’autres fins dans les années à venir.

Première entreprise à proposer ce type de test aux États-Unis, la société Genomic Prediction serait actuellement en discussion avec plusieurs cliniques du pays pratiquant la procréation médicalement assistée afin de leur proposer ses services. Selon Stephen Hsu, l’un de ses fondateurs : « Il n’est pas exclu qu’il permette un jour d’identifier les embryons susceptibles de présenter un haut QI en fonction de leurs gènes. Les gens finiront par leur demander, et si nous ne le faisons, un autre société s’en chargera ».

 

Un test génétique qui fait craindre des dérives eugénistes

À l’heure actuelle, c’est principalement le test portant sur les déficiences mentales qui suscite la controverse outre-atlantique, et ce, pour des raisons éthiques évidentes. Celui-ci permettrait en théorie aux parents d’éviter les embryons les plus susceptibles de développer un important retard mental (caractérisé par un QI inférieur de 25 points à la moyenne), et il est facile d’imaginer que de futurs enfants puissent être sélectionnés en fonction de critères similaires dans les décennies à venir.

En France, ce type de test est encadré de façon extrêmement stricte et « ne peut être entrepris qu’à des fins médicales ou de recherche scientifique ». Le code de la santé publique autorisant uniquement à titre exceptionnel « le diagnostic préimplantatoire permettant de différencier les embryons atteints de maladie génétique grave dans le cadre d’une fécondation in vitro ». Soyez donc rassurés, les tests génétiques vous permettant de sélectionner les caractéristiques physiques et mentales de votre futur enfant ne sont pas près de se démocratiser.

© Pexels
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