Le virus Ebola, avec un taux de mortalité pouvant atteindre 90 % chez l’Homme, est l’un des plus dangereux fléaux biologiques présents sur Terre. Pourtant, certaines personnes disposent d’une extraordinaire résistance qui les immunise contre l’infection. Le secret réside dans leurs gènes ! On vous en dit plus sur cette découverte qui pourrait conduire à l’élaboration d’un vaccin.
La plupart des personnes exposées au très dangereux virus Ebola succombent d’une hémorragie violente. D’autres tombent gravement malades mais parviennent à guérir. Mais il existe certaines personnes qui sont totalement immunisées et résistantes au virus ! En travaillant avec des souris génétiquement modifiées, les chercheurs ont démontré que, comme chez les humains, les souris répondent au virus différemment en fonction de leurs gènes. L’étude a été publiée dans Sciencemag.
Les souris de laboratoire « classiques » infectées par le virus Ebola meurent toutes, mais elles ne reproduisent pas les symptômes caractéristiques de la fièvre hémorragique mortelle observée chez l’homme. « Vous ne pouvez pas trouver un vaccin contre le virus Ebola si vous n’avez pas un modèle animal qui reproduit les spectres de la maladie », explique Ralph Baric dans un communiqué de l’université de Caroline du Nord à Chapel Hill.
Dans un laboratoire sécurisé en confinement biologique de niveau 4, au National Institute of Health Rocky Mountain, à Hamilton dans le Montana, une grande équipe interdisciplinaire teste sur des souris les effets du virus Ebola du Zaïre (ou EBOV, celui qui causa l’épidémie de 2014 en Afrique de l’Ouest).
Ces rongeurs sont issus d’un croisement de cinq souches classiques de laboratoire avec trois souches de type sauvage. « Ils sont vraiment comparables à la diversité génétique des populations comme les humains et elles se reproduisent facilement. » Angela Rasmussen de l’université de Washington déclare dans le Los Angeles Times : « Nous savons exactement comment une souris se différencie d’une autre. »
Toutes les souris ont perdu du poids dans les premiers jours suivant l’infection, mais les souris avec certains fonds génétiques étaient sensibles au virus tandis que d’autres étaient résistantes. « Les facteurs génétiques jouent un rôle très important dans l’issue de la maladie », a expliqué Michael Katze. « Nous espérons que les chercheurs en médecine seront vite en mesure d’appliquer ces résultats pour élaborer un vaccin. »
Durant l’expérience, les souris classiques ont révélé un fort taux de mortalité avec souvent une hémorragie interne, une rate enflée et des changements dans la couleur et la texture du foie. Mais, parmi les souris croisées infectées, 19 % étaient totalement résistantes au virus, elles ont non seulement survécu mais elles ont également retrouvé leur poids perdu pendant les deux premières semaines. Leur dissection n’a révélé aucun signe pathologique et leurs foies étaient sains.
En examinant les génomes de ces souris croisées qui sont immunisées, les chercheurs ont identifié un gène qui influence probablement la sensibilité au virus : ce gène code une protéine appelée TEK, connue pour activer les facteurs de coagulation du sang. En outre, chez les survivants, il y avait plus d’activité sanguine et une plus grande production de globules blancs qui combattent l’infection.
Il existe donc un gène qui rend résistant à Ebola ! En découvrant ce gène et la protéine qu’il code, les chercheurs sont sur de bonnes pistes pour élaborer un vaccin contre ce terrible virus. Et vous, pensez-vous qu’il existera toujours dans le monde des personnes immunisées quelle que soit la maladie ?
Par William Arsac, le
Source: Iflscience