
À environ 100 millions d’années-lumière, des astronomes ont détecté une galaxie naine dépouillée de son précieux carburant par la « toile cosmique » de l’Univers.
La galaxie naine AGC 727130
Lorsque vous observez le ciel nocturne, vous pourriez croire que les galaxies sont réparties de façon aléatoire, mais ce n’est pas le cas : elles font partie d’un gigantesque maillage et sont reliées entre elles par de longs filaments s’étendant à travers d’insondables étendues de vide.
Récemment, Nicholas Luber, de l’université Columbia, et ses collègues ont examiné la galaxie naine AGC 727130 à l’aide du réseau de radiotéléscopes américain Very Large Array, et découvert qu’une part significative du gaz semblait attirée au delà de ses bordures par une force invisible.
Sa proximité avec deux autres galaxies naines ne pouvant expliquer une telle perturbation, l’équipe a réalisé une série de calculs appuyant le scénario de la traversée d’un nuage intragalactique (dans ce cas une partie de la toile cosmique), avec un phénomène de « pression dynamique » la dépossédant du carburant nécessaire à la formation de nouvelles étoiles.
Si un seul filament de la toile cosmique ne suffirait à produire un tel effet, il s’avère qu’AGC 727130 se trouve à l’intersection de plusieurs d’entre eux.
Premier cas clair de siphonnage massif de gaz par la toile cosmique
Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans The Astrophysical Journal Letters, les galaxies naines « éteintes » comme AGC 727130 sont très difficiles à détecter en raison de leur très faible luminosité, et les exemples n’étant pas liés gravitationnellement à une galaxie hôte massive extrêmement rares (moins de 0,06 %).
Il s’agirait également du premier cas clair de siphonnage massif de gaz par la toile cosmique plutôt que d’autres galaxies, avec des implications pour notre compréhension de l’Univers.
Notre meilleur modèle cosmologique prévoit un nombre de galaxies naines orbitant des galaxies plus grandes nettement plus élevé que celui observé. La détection de davantage d’exemples « éteints » par la toile cosmique indiquerait un rôle de ce mécanisme nettement plus important qu’estimé, qui pourrait contribuer à combler le fossé entre les modèles et les observations.
Précédemment, une équipe d’astronomes avait détecté les monstrueuses ondes de choc agitant la toile cosmique.