Ce n’est pas une décision de marché ni une question de technologie : si Tesla refuse catégoriquement de produire des motos, c’est à cause d’un épisode marquant de la vie d’Elon Musk. Une peur intime, ancrée dans sa jeunesse, continue aujourd’hui de guider l’une des politiques les plus inattendues du groupe.

Un accident de jeunesse sur route qui a figé à jamais la position de Musk sur les motos
Quand on pense à Elon Musk, on imagine instantanément des voitures qui conduisent toutes seules, des fusées qui reviennent sur Terre ou des robots humanoïdes qui passent l’aspirateur. Mais une moto Tesla ? Oubliez. Le PDG a clairement dit « jamais ». Pourquoi ? Parce qu’à l’âge de 17 ans, il a bien failli y laisser sa peau sur une moto.
L’accident s’est produit alors qu’il roulait sur route. Et depuis, plus jamais. Ce traumatisme profond a radicalement changé sa vision du deux-roues. Pour lui, les motos de route sont tout simplement trop dangereuses, même électriques. Il l’a encore rappelé le 1er décembre sur X, en réponse à une vidéo IA le montrant au guidon d’une machine futuriste. « Ce ne sera jamais une réalité, car on ne peut pas garantir leur sécurité », a-t-il expliqué.
Never happening, as we can’t make motorcycles safe.
— Elon Musk (@elonmusk) December 1, 2025
For @CommunityNotes, my near death experience was on a road bike.
Dirt bikes are safe if you ride carefully, as you can’t be smashed by a truck.
Une décision à contre-courant du marché, alors que les deux-roues électriques explosent
C’est d’autant plus surprenant que le marché explose. Zero Motorcycles, Energica, LiveWire (la filiale de Harley-Davidson)… Et maintenant Honda qui dégaine sa WN7. Le deux-roues électrique entre peu à peu dans les mœurs. Moins bruyant, plus propre, parfois plus nerveux, il attire les jeunes urbains et les motards soucieux de la planète.
Alors pourquoi pas Tesla ? Après tout, l’entreprise a conçu un quad électrique pour enfants. Et le Cyberquad pour adultes a même été évoqué. Mais voilà : Elon Musk ne veut pas d’un deux-roues sur route siglé Tesla. La peur l’emporte sur le business. Et c’est rare chez lui.
Même d’un point de vue stratégique, l’absence de Tesla sur ce créneau pose question. En effet, au-delà du produit, la marque aurait pu imposer sa vision futuriste et haut de gamme sur un segment encore jeune. L’image Tesla aurait naturellement trouvé sa place dans cet univers en pleine mutation. Pourtant, le veto reste absolu.
Les motos tout-terrain : une exception que Musk considère plus sûre et envisageable
Attention, Musk n’est pas totalement opposé aux deux-roues. Hors route, il ouvre la porte. Il a déclaré que les motos tout-terrain étaient « relativement sûres« , à condition de rouler avec prudence. Pas de camions à 90 km/h qui vous fauchent, pas de carrefours piégeux, pas de portières qui s’ouvrent.
En 2019 déjà, il disait que les dirt bikes électriques, ce serait cool. Ainsi, Tesla pourrait-elle un jour surprendre tout le monde avec une motocross futuriste ? Vu le passé du Cyberquad, ce n’est pas si farfelu. Toutefois, elle ne serait jamais homologuée pour la route. C’est dit.
Une vision guidée par l’émotion plus que par la logique économique ou technologique
Ce qui est fascinant, c’est que cet homme qui prend des risques industriels immenses se montre hyper prudent sur un point très personnel. C’est rare de voir une peur intime dicter une stratégie d’entreprise. Il en parle sans détours, comme pour dire : « Je ne veux pas être complice d’un drame ».
Et au fond, ce n’est pas qu’un caprice. En effet, la moto reste l’un des moyens de transport les plus dangereux, même dans sa version électrique. Si Elon Musk n’en veut pas, c’est qu’il sait trop bien ce que cela peut coûter. Par conséquent, Tesla restera donc sur quatre roues. Ou sur quatre petites roues pour les quads.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Numerama
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