La question des nouvelles énergies est au cœur des réflexions sur l’environnement et l’écologie depuis quelques années. De plus en plus, les gouvernements essaient de trouver des alternatives à l’énergie nucléaire, qui fournit beaucoup d’énergie tout en étant néfaste pour l’environnement. Il existe une source d’énergie colossale que certains scientifiques ont rapidement cherché à exploiter : le soleil. C’est le cas du four solaire d’Odeillo, basé en France. SooCurious vous présente ce lieu à la pointe de la recherche énergétique.
Situé dans le Sud de la France dans la commune de Font-Romeu-Odeillo-Via (Cerdagne), le four solaire d’Odeillo est l’un des symboles mondiaux de l’énergie solaire. Il est, avec le four solaire de Parkent (Ouzbékistan), l’un des deux plus grands de ce type. Il est haut de 54 m et large de 48. Le site comprend 63 héliostats (des miroirs réfléchissants). Le four a été implanté dans cette commune du Languedoc-Roussillon pour plusieurs raisons.
D’abord, la durée et la qualité de l’ensoleillement direct sont très bonnes (près de 2 750 heures d’ensoleillement par an). D’autre part, l’atmosphère y est très pure, étant donné que l’altitude est élevée et que la zone est très peu humide. On trouve d’ailleurs dans le même secteur, le four solaire de Mont-Louis et la centrale solaire THEMIS (à Targassonne). Ici, les travaux sont nombreux, mais ils tournent tous autour de l’utilisation de l’énergie solaire. Le fonctionnement en lui-même est d’ailleurs très intéressant.
Pour faire simple, le four solaire d’Odeillo utilise des miroirs orientables réfléchissants (héliostats) qui servent à concentrer les rayons du soleil. Ces rayons sont captés par une première série de miroirs en pente, puis envoyés vers une deuxième série de miroirs (« les concentrateurs ») disposés en parabole. Une fois que cette étape est passée, les rayons convergent vers une cible circulaire (d’à peine 40 cm de diamètre) placée au sommet d’une tour.
Ce principe a de nombreux avantages. D’abord, il permet d’obtenir en quelques secondes des températures supérieures à 3 500 °C. De plus, l’énergie produite est entièrement gratuite et non polluante, ce qui est l’intérêt majeur de ce procédé. D’un point de vue plus scientifique, il permet d’obtenir des changements brusques de température, ce qui donne des indications sur les chocs thermiques. Par ailleurs, le procédé ne génère aucun élément contaminant (gaz de combustion, pollution, etc.) puisque seul l’objet à étudier est chauffé par des rayons. Si le procédé employé a de l’avenir, il n’est pas si récent que cela.
Le four d’Odeillo est mis en service depuis 1970, mais le procédé est plus ancien. Une première expérience a été réalisée en 1946, par le chimiste français Félix Trombe. Entouré d’une équipe à Meudon, il a utilisé un miroir de DCA dans un environnement très pur afin de démontrer que la lumière solaire concentrée permet d’atteindre des températures très élevées en peu de temps. Au départ, l’idée était de faire fondre du minerai pour en extraire des matériaux très purs.
Après cette expérience convaincante, le four solaire de Mont-Louis a été construit en 1949. Puis quelques années après, un four plus grand fut construit à Odeillo pendant six ans. Les chercheurs ont vite orienté leurs travaux vers la conversion de l’énergie solaire en électricité. Aujourd’hui, le site est davantage orienté vers la recherche concernant l’énergie et l’environnement. En plus du travail sur les matériaux, les chercheurs reprennent les recherches sur la production d’électricité et sur l’extraction d’hydrogène par voie solaire.
Aujourd’hui plus que jamais, le four solaire d’Odeillo est un atout pour la France dans la recherche sur les énergies propres. En plus d’être inscrit au titre des monuments historiques depuis mai 2009, le site est labellisé « Patrimoine du 20e siècle ». Le public peut visiter depuis 1990 un centre d’information sur l’énergie solaire basé sur le site (« Héliodyssée »).
Par Thomas Le Moing, le
Étiquettes: solaire, four, languedoc-roussillon, odeillo, thermique, énergie
Catégories: Actualités, Écologie, Technologie