Une équipe internationale de paléontologues a récemment décrit le plus ancien nombril connu, issu d’un fossile de dinosaure vieux de 125 millions d’années trouvé en Chine il y a deux décennies.
La cicatrice ombilicale d’un Psittacosaurus
Appartenant au genre Psittacosaurus, groupe de dinosaures bipèdes à cornes qui arpentaient notre planète au début du Crétacé (il y a environ 145 à 100,5 millions d’années), cette créature herbivore mesurait environ deux mètres de long. En utilisant la fluorescence induite par laser pour analyser un fragment de peau fossilisée, les chercheurs de l’université chinoise de Hong Kong ont identifié un attribut jusqu’alors jamais observé chez ces reptiles préhistoriques : son nombril.
« Cette technique d’imagerie a révélé la présence d’écailles distinctives autour d’une longue cicatrice ombilicale similaire à celle observée chez certains lézards et crocodiles modernes », explique Michael Pittmann, auteur principal de la nouvelle étude, parue dans la revue BMC Biology. « Il s’agit de la toute première observation d’un nombril de dinosaure, lié à l’état de conservation exceptionnel du fossile. »
Contrairement aux humains et aux autres mammifères, les dinosaures (qui étaient très largement ovipares) ne possédaient pas de cordon ombilical. Leur sac vitellin était directement attaché à leur corps via une ouverture en forme de fente également observée chez d’autres animaux terrestres pondant des œufs. Au moment de l’éclosion, cette ouverture se referme, laissant une longue cicatrice ombilicale caractéristique. Bien que les scientifiques aient longtemps supposé que les dinosaures devaient posséder un tel attribut, cette étude est la première à étayer cette hypothèse par des preuves fossiles.
« Ce spécimen de Psittacosaurus est probablement le fossile le plus important dont nous disposons pour étudier la peau des dinosaures », estime Phil Bell, de l’université de Nouvelle-Angleterre. « Son analyse à l’aide de technologies émergentes, comme l’imagerie laser, continue de nous réserver des surprises. »
Un attribut ayant persisté jusqu’à la maturité sexuelle du dinosaure
Selon l’équipe, contrairement à la plupart des reptiles et des oiseaux actuels, chez qui cette cicatrice disparait quelques jours ou semaines après l’éclosion, l’ombilic du Psittacosaurus a persisté au moins jusqu’à ce qu’il atteigne sa maturité sexuelle, à l’instar d’une poignée de lézards et crocodiliens avec lesquels il possède la plus grande proximité morphologique.
« Cette découverte est le plus ancien enregistrement d’un ombilic d’amniote et le premier chez un dinosaure non avien », souligne Bell. « Cependant, étant donné la variabilité de cette structure chez les analogues reptiliens existants, il est possible qu’une cicatrice ombilicale persistante n’ait pas été présente chez l’ensemble des dinosaures non aviens. »
L’an passé, des chercheurs britanniques avaient de leur côté décrit en détail « l’arrière-train » d’un dinosaure.
Par Yann Contegat, le
Source: Earth
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